Warcraft : le commencement
C'est le 10 juin 2016 que Duncan Jones présente son adaptation très attendue du jeu Warcraft. Même si les adaptations cinématographiques de ces jeux ne riment pas souvent avec la notion de qualité, les joueurs de Warcraft portaient de grands espoirs sur cette réalisation de l'année 2016.
Le scénario est le suivant : dans une sorte de monde humain féérique, des orcs débarquent par un grand portail magique afin de semer la désolation et de collecter de l'énergie pour maintenir le portail ouvert suffisamment longtemps. Ainsi, la totalité de leur horde pourrait traverser l'espace-temps et envahir le monde des humains.
Le film s'ouvre avec une petite séquence explicative qui permet aux non-initiés de comprendre l'univers dans lequel ils entrent, la manière qu'ont les personnages d'envisager le pouvoir et la vie en communauté. En fond, une habile et pertinente alliance de cuivres et de percussions pour introduire une partition qui demeure efficace durant la totalité du long-métrage. Puis le scénario, captivant, même si très prévisible parfois, s'enchaîne sans répit. Chose rare dans ce genre cinématographique, les scènes moins actives mais nourrissant l'épaisseur de l'univers présenté au spectateur ne sont pas délaissées au profit de l'action permanente.
Les personnages du long-métrage sont soit d'une psychologie intéressante soit d'une piètre qualité. Autant les orcs Guldan et Durotan ou le Gardien Medivh relèvent d'une épaisseur captivante, autant le roi Wrynn et le commandant Lothar ne laissent aucun impact dans la réflexion inspirée par le film. Le point positif est l'absence de manichéisme. Chaque personnage possède son lot de torts et connaît son moment de compréhension par le spectateur, ce qui évite le piège des films de fantaisie trop binaires, parmi lesquels on pourrait citer "Legend" (1986) de Ridley Scott.
Sur le point de vue graphique, on remarque un véritable travail visuel. La qualité de l'image, les proportions et les mouvements sont d'une impeccable qualité. Il n'y a pas un seul moment du long-métrage durant lequel le spectateur pourrait trouver des imperfections flagrantes ou un ouvrage inachevé.
Grâce à l'annonce d'une franchise Warcraft complète, ce premier film exploite des aspects très divers de l'univers du jeu. En prenant garde de ne pas éliminer, sous prétexte d'action, les passages qui forment une découverte parfaitement orchestré du monde dans lequel vivent les personnages, cette adaptation est cinématographiquement réussie, indépendamment de ses similitudes ou différences avec le jeu.
