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le cauchemar de dracula

 

   Ce film de Terence Fisher est le premier issu du cerveau talentueux de ce réalisateur dont la collaboration avec la Hammer fut capitale pour le renouvellement du genre. Après l'interprétation du célèbre comte par l'immense Bela Lugosi, dès 1931 dans "Dracula", il fallait que ce que l'on qualifierait désormais de "franchise" soit ressuscité par une réalisation novatrice.

 

   D'abord, le genre de l'horreur en lui-même. Car il n'est pas courant, pour l'époque, de voir dans un film des pieux qui transpercent des poitrails rendant des litres de sang, des yeux injectés d'hémoglobine ou un aspect très sexuel des crimes de Dracula. La Hammer a joué sur cette nouveauté en permettant à Terence Fisher d'offrir l'un des plus grands films d'horreur, pourtant tiré du même roman de Bram Stocker que le film de 1931. Le long-métrage de Terence Fisher bouscule les limites et franchit des étapes dans l'évolution des films du genre.

 

   Avec pourtant des moyens très limités (aux alentours de 80 000 £), la réalisation présente un travail très abouti : les plans sont soignés, la photographie est saisissante à vous en faire aimer le cinéma en couleurs, la musique est absolument théâtrale, les acteurs performants, les décors très complets et le scénario très efficace. Ce dernier, rapide, permet au spectateur de parcourir très vite une galerie de personnages cultes. Peter Cushing et son élégance innée envahissent ainsi l'écran pour mieux trancher avec l'horreur insensible de Christopher Lee campant le rôle de Dracula.

 

   En une heure vingt, Terence Fisher nous propose une version nette, puissante, effrayante et complètement réussie de l'histoire de Bram Stocker. "Le cauchemar de Dracula" est un film dont on ne se lasse pas, visionnage après visionnage, tant sa qualité immense et le travail qu'il révèle font honneur au cinéma.

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