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Le monde de Dory

 

   Depuis la sortie de "Le monde de Nemo", 13 années se sont écoulées et les studios Pixar ont produit plusieurs longs-métrages d'animation. Le 17 juin 2016, les États-Unis découvrent la suite des aventures de Nemo, son père Marin et leur amie Dory.

 

   Quelques temps après l'histoire racontée par le film de 2003, les deux poissons-clowns et le chirurgien bleu du Pacifique se retrouvent propulsés dans la recherche des parents de Dory. Cette quête va les mener jusque sur la côte de la Californie.

 

   D'un point de vue scénaristique on remarquera, en premier lieu, que le script préserve des points communs avec le premier film. Par exemple, on retrouve le traitement du handicap. Avec Nemo on avait l'aperçu d'un handicap physique avec le détail de sa nageoire atrophiée, avec Dory on a l'aperçu du handicap mental car, rappelons-le, elle souffre de troubles de la mémoire. Ensuite, forts de leur succès de 2003, les studios Pixar multiplient les allusions au premier volume de la série.

 

    Malgré le changement de personnage central, les nouveaux protagonistes de ce film sont peu nombreux et se comptent quasiment sur les doigts de la mains pour ceux qui possèdent une part importante dans le scénario : le poulpe Hank, le requin-baleine Destiny, ainsi que les parents de Dory et deux otaries pour quelques lignes de texte. On peut néanmoins saluer les doubleurs dont l'énergie, la fantaisie et l'investissement permettent au scénario de ne jamais fatiguer.

 

   La construction de l'histoire et les rebondissements sont basés sur le même schéma que dans "Le monde de Nemo". Nous n'en dévoilerons pas ici les déclinaisons requises par la modification de l'intrigue, néanmoins il semble intéressant de spécifier que l'humour parsème de part en part le long-métrage. Leur puissance émane des situations, des dialogues mais aussi du caractère des personnages avec l'aide d'un pathétique souvent désopilant.

 

   Visuellement, la totalité du film relève d'un travail épatant. De l'ombre à la lumière, des pastels aux couleurs éclatantes, tout le labeur de l'équipe de réalisation s'acharne à transcrire souvent les émotions ou les ressentis des personnages, créant un sentiment de matérialisation intellectuelle dont le profit est délectable tout autant sur le plan de l'esthétisme que sur le plan de la réflexion.

 

  Pixar a promis qu'à l'horizon 2018-2019 ses longs-métrages deviendront exclusivement des créations originales et que les suites n'auront plus crédit dans ses studios. Cette décision est, pour une fois qu'elle est prise, très regrettable au regard de la qualité de "Le monde de Dory" dont l'alliance fascinante du visuel, du musical, de l'intellect et de la métaphore est appréciable. Même si les studios cessent la production de franchises d'animation, on saluera un travail pourtant pertinent qu'ils effectuent jusqu'au bout dans ce domaine.

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