Seule dans la nuit
Dans ce film de Terence Young sorti le 26 octobre 1967, trois truands dupent et terrorisent une femme aveugle seule à son domicile afin de retrouver une poupée bourrée de drogue confiée à son mari.
Dans le rôle de la femme vulnérable et brillamment intelligente, la distribution a choisi la sublime Audrey Hepburn. Celle-ci interprète ainsi un rôle complexe dans lequel elle a peu de liberté physique mais une grande marge de manœuvre au sujet des expressions. Ses hurlements désespérés égalent ainsi en puissance sa plaisante et talentueuse subtilité et tout son jeu se retrouve formidablement exposé au grand jour.
La construction scénaristique en huit-clos est pour beaucoup dans le sentiment permanent d'angoisse et de confinement. Elle offre au film une véritable atmosphère intenable et dans laquelle doit évoluer un personnage étreint de tous côtés qui, de plus, est atteint de cécité. D'ailleurs, les protagonistes de cette histoire sombre et énigmatique forment une valse des dialogues et un va-et-vient oppressant. Les jeux de rôles font entre eux l'effet d'une confusion générale qui s'avère finalement déstabilisante et plonge l'esprit du spectateur dans l'immédiateté réactionnelle où le personnage principal d'Audrey Hepburn est reclus.
Appuyé par une musique détonante et une photographie crue, le film est une réussite pour le moins surprenante et dont la force ne manquera pas de donner l'effet d'une véritable bombe scénaristique à la fois intrigante et dérangeante.
