alice au pays des merveilles
Le film est sorti en 2010 sous la direction facilement et immédiatement reconnaissable de Tim Burton. Le casting est, quant à lui, typique du réalisateur : un Johnny Depp grimé en Chapelier fou, Héléna Bonham-Carter en Reine rouge, Christopher Lee pour la voix du Jabberwocky, Alan Rickman pour le doublage d'Absolem et Timothy Spall pour celui de Bayard. Ensuite, on peut aussi trouver Mia Wasikowska dans le rôle d'Alice ou Anne Hathaway dans celui de la Reine blanche.
Le scénario n'est pas vraiment celui de l'histoire originale inventée par Lewis Caroll puisque, dans cette « adaptation » burtonienne, Alice n'effectue pas son premier voyage mais revient au pays des merveilles sans se souvenir de sa première venue. Complètement fidèle à l'esprit de l'auteur, Tim Burton utilise le ridicule pour caricaturer le Bien et le Mal en détruisant profondément le manichéisme des contes. En prenant en compte l'âge de l'Alice de Burton et son abolition de la vision blanc/rouge des choses, on pourrait considérer que ce film est une métaphore du passage à la phase adulte. L'imaginaire lutte contre l'oubli, les préoccupations rentrent en compte et plus aucune vision extrême ne peut exister.
Sur le travail visuel, l'évaluation est difficile puisque l'empreinte burtonienne est un style véritablement à part. Tout l'art esthétique du long-métrage repose sur une intense palette de couleurs néanmoins affadies par un gris omniprésent. Cette touche particulière est fort justement mise au profit d'une histoire qui s'y prête.
Pour ce qui est de la musique, Tim Burton a pu tirer le meilleur de son éternel acolyte Danny Elfman. La partition est exactement faite pour être appliquée au long-métrage et souligne l'aspect exaltant de l'histoire pour compléter ce qui n'est pas réellement une adaptation mais plutôt une semi-création signée par Tim Burton et son inépuisable équipe de réalisation.
