Avengers : l'Ere d'Ultron
Deuxième épisode pour les aventures des Avengers avec cet opus sorti le 1er mai 2015 sous le titre suivant : "Avengers : Age of Ultron". La réalisation est maintenue entre les mains de Joss Whedon dont le travail dans le premier long-métrage n'avait été qu'un succès financier, ce qui nous évite d'avoir à revenir sur la qualité du travail réalisé.
L'équipe des Avengers, supposément traumatisée par les événements survenus dans le premier film et l'invasion de New-York par une armée de vaisseaux extraterrestres, est plongée dans une remise en question de son action. Afin de promouvoir la paix sur la Terre, Tony Stark et Bruce Banner élaborent une super-intelligence artificielle dont la sauvegarde de la paix est la seule mission. Le problème est le suivant : cette super-intelligence est capable de se transcender mais, en plus de cela, elle ne conçoit la paix que dans un monde libéré des Avengers et, accessoirement, d'une humanité qui se saurait évoluer.
S'ouvrant avec une séquence introductive en forme de générique visuel aux effets spéciaux complètement risibles et improbables, on comprend très vite que la construction du film est tout aussi absolue que dans le premier opus sorti en 2012. Cette scène résume peut-être la dualité qui règne dans les opus des Avengers : les studios Marvel souhaitent faire comprendre au spectateur que chaque phase témoigne d'une évolution dans la compréhension et la connaissance des héros mis en scène.
Cette deuxième phase est une étape de désillusion, à laquelle se conforment les choeurs qui introduisent le film. Mais les personnages, pourtant traumatisés par les événements de New-York rappelés dans chaque film et imprégnant d'une ambiance sombre les longs-métrages produits depuis 2013, continuent d'agir résolument comme si rien ne s'était passé, avec la même arrogance, la même assurance et la même absence de réflexion, sinon superficielle.
Davantage que de la désillusion, on pourrait affirmer que cette deuxième phase est imprégnée de fatalité. Ainsi, comment expliquer qu'un Tony Stark en perte de repères, comme c'était le cas dans "Iron Man 3" (2013) puisse, sans se poser la moindre question, créer une intelligence artificielle capable de se transcender et de dépasser largement Jarvis, c'est à dire sortir de tout contrôle ?
Il semblerait que les techniques utilisées par l'équipe de production de Joss Whedon aient pris un aspect un peu plus professionnel que les plans fatalement fixes du premier opus. Et le Marvel Cinematic Universe découvrit... la caméra subjective ! C'est à l'étape du onzième film de la saga que cette technique connue de tous et efficace apparaît enfin. De même, on remarque que le film est davantage inscrit dans la deuxième phase que dans la suite du premier film grâce à une dualité omniprésente et une sorte de désespoir ambiant et irrémédiable.
On notera que le générique final, lequel est souvent le meilleur moment musical des films Marvel, parvient à allier une partition pertinente et un visuel très bien utilisé grâce à la statuette reconstituée à la fois gracieuse et très représentatives des objets dérivés des comics que l'on pourrait retrouver chez les amateurs de ces œuvres.
Ce deuxième opus est un bien meilleur résultat que le premier film, "The Avengers" (2012) de Joss Whedon pour les studios Marvel, d'abord par les éléments cités dans ce texte, mais aussi parce que la réflexion qu'il met en place, sur la technologie, le contrôle, le pouvoir, la nature humaine et l'héroïsme. A ce sujet, on citera le passage très intéressant de la rencontre entre Ultron et Vision, vers la fin du film, qui fait plonger le film dans un questionnement beaucoup plus large que l'univers Marvel, ce qui n'est pas donné à tous ses longs-métrages.