Ant-man
Le 17 juillet 2015, les États-Unis découvraient "Ant-Man", adaptation cinématographique du personnage de l'univers Marvel, produit par les studios de la célèbre maison. Alors que la première phase du Marvel Cinematic Universe s'achevait par "The Avengers" (2012) sous la direction de Joss Whedon, la deuxième phase se termine avec ce film réalisé par Peyton Reed.
Un cambrioleur sort de prison mais revient à son hobby afin de subtiliser le contenu d'un coffre fort dans une demeure de choix. Au final : pas d'argent mais une combinaison capable de rapetisser. Créée pour modifier la distance entre les atomes, elle permet à son porteur de diminuer sa taille mais de préserver la même force que lui donne sa taille normale.
Paul Rudd est ainsi le premier à endosser le costume du héros qui peut prendre la taille d'une fourmi, sous le patronyme du cambrioleur Scott Lang. A ses côtés, un Michael Douglas naturellement époustouflant qui fait de son élégance charismatique habituelle un véritable atout pour le personnage d'Hank Pym, créateur de la formule permettant de rapetisser ainsi que de la combinaison. Il fait partie, avec ce film, de la longue liste d'acteurs réputés, dont l'univers Marvel s'est approprié la caution afin d'entrer dans la légende hollywoodienne, au sein de laquelle : Tommy Lee Jones dans "Captain America : First Avenger" (2011), Robert Redford dans "Captain America : Le Soldat de l'Hiver" (2013) ou Anthony Hopkins dans "Thor" (2011).
Tout au long de ce film, les scènes se succèdent à un rythme exaltant et se rehaussent d'un scénario malignement construit. Pas la moindre pause durant ces deux heures dans la mesure où les nombreuses et explosives actions de ce long-métrage sont complétées par des dialogues dont les répliques sont habilement écrites et remarquablement interprétées. L'humour à la fois cynique et potache se mêle ainsi à l'aventure dans un parcours qui vise à lutter contre le développement fatal et irrémédiable des armes de guerre, comme on pouvait le trouver dans "Iron Man" (2008) ou "L'incroyable Hulk" (2008), les deux premiers films du MCU.
Seul bémol du scénario, en plus de cette classique histoire de lutte contre l'armement perfectionné, la banale histoire familiale de Scott Lang, père divorcé qui cherche à faire ses preuves pour avoir le droit de fréquenter de nouveau sa très jeune fille et expose les conflits le séparant du nouveau compagnon de son ex-femme. Sans amener la moindre valeur au scénario, ce fil conducteur relève d'un manque d'inventivité absolu dont le film aurait aisément pu se passer.
Visuellement, l'image est d'une qualité exceptionnelle, alliant l'esthétisme de couleurs particulièrement bien choisies, l'architecture épurée des immenses bâtiments modernes, la chaleur des vieux manoirs et l'harmonie futuriste du fameux costume insectoïde. Le film est, de plus, doté d'une partition à mi chemin entre l'élégance et le spectacle, possédant un thème efficace, à défaut d'être absolument original, dans la tradition un peu facile des studios Marvel.
Une première adaptation réussie pour cette histoire dévoilant ses personnages au grand public mais amputant, maladroitement, la deuxième phase de l'univers Marvel avec un happy end décevant qui biaise le sentiment de culpabilité dont elle s'imprégnait jusqu'à ce dernier film.