La folie des grandeurs
C'est une libre adaptation de "Ruy Blas", célèbre pièce de Victor Hugo, que présente Gérard Oury le 13 décembre 1971. La production réunit la France, l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie autour d'une distribution non moins variée.
Don Salluste, ministre des Finances espagnol dont l'objectif est davantage de s'enrichir que d'enrichir le royaume, est chassé de la cour, destitué de ses titres et dépossédé de ses biens par la reine qui le déteste. Afin de se venger, il prévoit un plan dans lequel il utilise son valet, Blaze, afin de compromettre la reine en sa compagnie.
C'est le duo Louis de Funès / Yves Montand qui dynamise le film avec des interprétations à la hauteur du scénario énergique. Même si certaines scènes prennent des allures un peu poussives, l'illusion est néanmoins efficace et sert brillamment la réalisation. A leurs côtés, on retrouve Alice Sapritch, Venantino Venantini, Alberto de Mendoza, Paul Préboist ou Karin Schubert. L'éventail des personnages s'étend ainsi, comme l'exigerait le scénario, à plusieurs nationalités et constitue un panel très intéressant d'interprétations profondément travaillées, singulières et pertinentes. Est d'ailleurs à relever la présence, dans la distribution, de Jaime de Mora y Aragón qui campe un Grand d'Espagne, le marquis de Priego, en étant réellement un Grand d'Espagne.
Particularité très valorisante, la partition musicale est d'une qualité très appréciable pour une comédie. Rythmés, puissants et énergiques, les morceaux sont un véritable atout pour de nombreuses scènes. Encore faut-il ajouter que le compositeur de la partition n'est autre que Michel Polnareff.
Les dialogues, écrits comme le scénario par Gérard Oury, Danièle Thompson et Marcel Jullian, relèvent d'une impeccable habileté qui ponctue de traits d'esprit, de phrases cultes et de répliques cinglantes un film concocté par une brillante équipe.
"La folie des grandeurs" est un film qui ne vieillit pas. La réalisation présente un travail abouti, original et efficace dont les visionnages sont chaque fois plus jouissifs.