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Life - origine inconnue

 

   Nous entrons, avec ce film de Daniel Espinosa, dans une histoire qui se situe entre "Alien : le huitième passager" de Ridley Scott (1979) et "The thing" de John Carpenter (1983). Il s'agit d'un long-métrage dans lequel la Station Spatiale Internationale intercepte une capsule revenant de Mars avec des preuves de vie extraterrestre. La cellule retrouvée dans un échantillon mute et grandit jusqu'à devenir un organisme intelligent capable de se mettre à massacrer les membres de l'équipage.

 

   A quelques détails près, le scénario est une copie conforme du film de Ridley Scott cité précédemment. L'allégorie extrêmement gênante du viol, le déroulement des événements à l'intérieur de la station, le sentiment d'angoisse, la fatalité, le lien prédateur-proie entre l'inconnu et l'équipage et les différentes solutions proposées par les scientifiques (le feu, le vide sidéral etc...). Le scénario ne semble, à partir de ce point pas révolutionner fondamentalement le cinéma de science-fiction.

 

   Comme le film de 1979 dont il semble se faire l'héritier, ce nouveau long-métrage se situe dans un genre de science-fiction horrifique à tel point que certaines morts en deviennent quasiment insoutenables quoique plutôt originales et – surtout ! – visuellement saisissantes. Le traitement de la gravité joue un rôle extrêmement important dans le déroulement de l'histoire dans la mesure où l'aspect immatériel des prises auxquelles s'agrippent les personnages et l'aspect plutôt aléatoire de leurs déplacements se heurtent à la course-poursuite dangereuse que leur livre la créature inconnue.

 

   D'un point de vue de réalisation, on remarquera que ce jeu avec la gravité est mis en valeur par des plans efficaces et agiles, pressés par les événements mais ajustés par des effets aériens et des caméras rotatives qui ajoutent de la déstabilisation à la panique. Tout cela s'enchaîne avec énergie et rapidité à tel point que la fatalité du scénario prend prise sur le spectateur avec d'avantage de force. Néanmoins, il faut soulever le défaut majeur dans l'écriture du script : l’irrationalité des comportements.

 

   Les personnages qui évoluent en huit-clos dans ce film semblent n'avoir aucune expérience alors que leur métier est précisément d'étudier des formes de vie extraterrestres tout en maintenant des règles de sécurité très strictes. De ce fait, l'évolution de l'histoire semble parfaitement incohérente. Entre les scientifiques qui rompent le protocole de sécurité, ceux qui risquent leur vie pour sauver des collègues déjà touchés et soumis au contrôle de la créature ou ceux tenant des propos qui confinent à l'amateurisme, on est très loin de trouver des personnages laissant penser que leur expérience est mise à mal par une intelligence extérieure. Cela marque une large différence avec les deux films cités en tête de la critique.

 

   Avec une photographie très classique du genre, on peut légitimement penser que ce film aurait pu demeurer une référence de son domaine s'il était sorti 40 ans plus tôt, malheureusement devancé par des Å“uvres dont les suites laissent à désirer tandis que le prolongement de ce nouveau long-métrage est extrêmement attendue et peut déboucher sur un second film véritablement original. Il n'en demeure pas moins que "Life – origine inconnue", dont le titre français est absolument mal trouvé dans la mesure où l'on sait dès les 5 premières minutes que la preuve de vie vient de Mars, est une réussite de suspense, d'angoisse, d'horreur et de twist final.

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