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The human centipede 2

 

   Voici le retour, dans le genre de l'horreur, à un bon vieux principe hollywoodien : à défaut de mieux, on fait plus grand. Tom Six signe, avec ce film sorti le 7 octobre 2011 aux États-Unis, dans un nombre de salles limité, alors que de nombreux autres pays empêchaient cet événement par la censure, un long-métrage qui est la suite d'un premier volet sorti en 2009.

 

   Le film semble, avant tout, traiter de la nécessité pour l'être humain d'avoir un rêve, un but à accomplir. Certes, le rêve consistant à vouloir coudre douze personnes les unes aux autres, "bouche contre anus", afin de former un seul système digestif et ainsi créer un mille-patte humain n'est pas le fantasme de n'importe qui.

 

   A côté de cette suite, le premier film passe pour une comédie romantique. En effet, la réalisation applique tout le schéma technique à son nouveau psychopathe. Quand le docteur Heiter bénéficiait, dans le long-métrage de 2009, d'une photographie nette, de couleurs élégantes et d'une horreur suggérée, ce film de 2011 fait découvrir Martin, un célibataire difforme et très limité intellectuellement. Sa frustration et un traumatisme né de son enfance font de lui une personne troublée, fanatique du docteur Heiter et du premier film de Tom Six.

 

    La personnalité de Martin, gardien de parking, met en avant son amateurisme. L'esthétisme se pare d'un noir et blanc pétrifiant. Plutôt que d'assister à la découverte d'un résultat, comme dans le premier film, cette suite s'attache à la préparation. Le gore s'emploie alors à exposer l'incapacité pour un novice de procéder au charcutage du docteur Heiter.

 

   Tandis que, sur une heure trente de film, les trois premiers quarts d'heure relèvent d'un ennui profond en exposant la vie pathétique de Martin, le reste est une boucherie insoutenable. Tout n'est que saleté, cris, pleurs, excréments, fracas, sang, découpages, bestialité, barbarie, jusqu'à l’écÅ“urement le plus total. Tout cela en sus de l'interprétation plus que troublante de Laurence R. Harvey dont l'incroyable travail de jeu parvient parfois à faire oublier la pauvreté honteuse des dialogues, commune avec l'opus de 2009.

 

   Afin de provoquer une immersion dans la réalité, le film commence avec la fin du précédent, vue sur un ordinateur. Le générique dévoile alors les principaux noms de l'équipe de réalisation, ce qui évite au nouvel opus de mettre en avant son propre générique. Ainsi, le spectateur aura l'impression que le film se déroule dans la réalité.

 

   Si le long-métrage marque une nette différence avec le précédent opus et renverse l'angle de la réalisation, il n'en demeure pas moins un absolu naufrage scénaristique, doublé d'un renchérissement permanent d'absurdes abominations, qui, s'il n'a pas l'avantage de verser dans l'originalité, possède au moins la qualité de repousser sans cesse les limites du genre.

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