Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban
C'est avec ce troisième opus, sorti le 4 juin 2004, que la saga Harry Potter change pour la première fois de réalisateur. Les deux premiers films avaient été dirigés par un Chris Columbus ayant installé la franchise sur des bases solides et très populaires. "Harry Potter and the prisoner of Azkaban" marque l'inscription de la signature Alfonso Cuaron dans cette célèbre saga.
Durant sa troisième année, Harry Potter est confronté à un ennui de taille : un prisonnier de la forteresse d'Azkaban s'est échappé. Or, ce n'est autre que Sirius Black, un homme condamné pour avoir été partisan de Voldemort et l'avoir aidé à tuer les parents de Potter. Le prisonnier aurait à l'esprit de retrouver le jeune héros afin de l'éliminer.
Le changement de réalisateur induit un changement de direction artistique. L'omniprésence de l'émerveillement que l'on pouvait retrouver dans les deux premiers opus s'est évaporée de sorte que s'installe une obscurité qui demeurera l'identité du reste de la saga. Les lieux deviennent brumeux, sombres et énigmatiques. Ce film marque la rupture avec les découvertes et les enquêtes des deux premiers films puisque ce long-métrage de 2004 est recentré sur la vie de Harry Potter, sur sa famille et sur son passé. Cette marche est la dernière avant "Harry Potter et la coupe de feu", qui deviendra le film faisant basculer la franchise non plus dans des films individuels mais bien dans une course couvrant plusieurs opus.
La distribution sert avec prestige l'épaisseur intéressante des personnages. On remarquera en particulier l'arrivée de Gary Oldman dont l'interprétation est à la hauteur de son talent exceptionnel. De même, David Thewlis dans le rôle du professeur Lupin, Timothy Spall dans le rôle de Peter Pettigrew, ou bien l'inimitable Alan Rickman dont on ne présente plus le rôle si charismatique.
Le changement de direction modifie à la fois la photographie, dont les couleurs et les lumières sont davantage étincelantes ou obscures mais cependant moins variées. Basculant vers une autre vision de la saga, ce film est un pivot de la franchise, qui change totalement l'appréciation de l'univers Harry Potter. On savourera les trois derniers quarts d'heure du film qui, même s'ils semblent longs et répétitifs, renferment une habileté scénaristique manifeste.