Harry Potter et les reliques de la Mort
Le 15 juillet 2011, David Yates réalise le dernier des huit films consacrés à l'adaptation des romans de J. K. Rowling. Dans cet ultime opus, Harry Potter est chargé d'achever sa quête des Horcrux et d'éliminer Voldemort.
Sans être le premier film de la franchise dans cette situation, cet opus a le mérite d'afficher qu'il n'est qu'un prolongement des opus précédents. Depuis l'arrivée de David Yates aux commandes de la saga, les films ne possèdent malheureusement aucune identité. Le travail accompli dans les réalisations de Chris Columbus, Alfonso Cuaron et Mike Newell s'est ainsi évaporé au profit d'une fin de saga engagée dès la fin du quatrième opus et s'allongeant sur les quatre derniers films, très semblables et très peu créatifs.
Les deux derniers films, éléments d'un même ensemble adaptant le septième tome de la saga, semblent avoir été divisés en deux parties pour la seule raison que l'adaptation du livre dépassait d'une trentaine de minutes la durée habituelle des films de la saga. Or, en séparant le livre en deux films, le scénario a été alourdi de nombreuses scènes lentes et inutiles afin de compléter le premier film, trop peu riche en scénario, et d'alléger le second, trop riche en action et en spectacle.
La partition utilisée, loin des œuvres composées initialement par John Williams relève d'une austérité à la fois minimaliste et sans la moindre saveur. Et, à vrai dire, ce manque de recherche artistique ne peu que se marier avec la direction de la photographie dont les innovations ont été mises de côté et remplacées par des éclairages des plus typiques de la décennie.
Le point positif du film est assurément la mise en scène. Les lieux se succèdent comme si ce film était le générique de la saga et le spectateur aura beaucoup de plaisir à retrouver la salle-sur-commande, la forêt de Poudlard, la Chambre des Secrets ou la banque Gringotts. De même, l'action omniprésente dans le long-métrage et l'ambiance très pesante permettent d'augmenter le relief de certains personnages. Par exemple, on pourra citer Severus Rogue, Minerva McGonagall ou Molly Weasley dont l'épaisseur est très appréciable tout au long du film grâce à un élément : l'absence de père protecteur dans l'école de sorcellerie. Les professeurs, les élèves et les magiciens, livrés à eux-mêmes, sans commandement ni ministère en soutien, dans un château encerclé par les forces du mal se révèlent alors chacun à leur manière.
Le spectateur pourra, à cette occasion, savourer la rencontre de tous les personnages et la réunion de tous les acteurs en une apothéose de distribution délicieuse. Si l'on regrette l'absence de certaines comédiens lors de la bataille de Poudlard (comme celle de Gary Oldman), il n'en demeure pas moins que la collision entre tous les versants de la saga donne au film des allures de digne conclusion à tout l'univers Harry Potter.
Maladie de la décennie, le film s'achève avec une désespérante lenteur mais ferme dans le fracas une très longue saga cinématographique. Si la qualité ou la recherche ne sont pas nécessairement au rendez-vous sur tous les points du long-métrage, on aura tendance à savourer l'énergie et la mise en scène spectaculaire de nombreux passages, en opposition avec le creux scénaristique du film précédent.
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