Iron Man 3
Début de la deuxième phase du Marvel Cinematic Universe avec la sortie de "Iron Man 3" le 3 mai 2013. La suite d'opus dédiés aux aventures de Tony Stark change alors de réalisateur. Prenant la suite en laissant espérer un virage qualitatif, Shane Black s'inscrit finalement dans la continuité de son prédécesseur, Jon Favreau, que l'on retrouve ici à la production exécutive.
Tony Stark, traumatisé par les événements survenus à New-York quelques temps auparavant, n'arrive pas à trouver le sommeil et, pour s'occuper, construit une série d'armures mécaniques. Rhodes, de son côté, voit son personnage de War Machine renommé par le gouvernement américain en Iron Patriot. Pendant ce temps, le Mandarin, un étrange terroriste, sème la terreur en provoquant une série d'explosions mystérieuses. Stark va alors découvrir que l'organisation de malfaiteurs lui doit beaucoup plus qu'il ne le pensait.
De retour dans le cinéma infernalement plat et amateur de Jon Favreau (réalisateur des deux premiers opus de "Iron Man") et Joss Whedon (réalisateur du pathétique "The Avengers", 2012). Car le personnage principal de ce film est bel et bien la médiocrité. Des plans fixes, constamment, sans la moindre originalité. Effacé le travail de mise en scène effectué par Kenneth Branagh dans "Thor" (2011) ! Disparues les recherches de cadrage dont Joe Johnston pouvait se vanter dans "Captain America : First Avenger" (2011) ! Place à la technicité oubliable et à la facilité commerciale, ce qui, rappelons-le, n'était pas le cas dans les deux films que je viens de citer ou bien dans la trilogie de Sam Raimi.
Heureusement, Shane Black peut compter sur un scénario original et véritablement différent des autres films du MCU. Il semblerait que, soit par clairvoyance soit par épuisement de leur sens du spectacle, les studios Marvel se soient aperçus que l'arrogance de Tony Stark était bien mieux mise en valeur lorsqu'il tombait de son piédestal que lorsqu'il semblait au sommet de sa gloire. Le personnage sensible et blessé que l'on découvre dans ce long-métrage est probablement la meilleure facette d'Iron Man. Parce que la densité du protagoniste laisse le spectateur sur sa faim quant à l'épaisseur de sa psychologie.
En lieu et place du gigantisme final qui plombait "Iron Man" (2008) et "Iron Man 2" (2010), on retrouve un corps à corps extrêmement bien chorégraphié entre le héros, découvrant qu'il était un héros en découvrant qu'il était faible (notamment lors de sa rencontre intéressante avec le personnage du jeune Harley), et un véritable vilain charismatique et physiquement sculpté avec des expressions à la fois froides et obstinées.
On peut regretter un manque de précision dans la direction de la photographie, comme dans plusieurs autres films de Marvel, certainement à cause de l'invasion intégrale des effets spéciaux. Par exemple, "Captain America : First Avenger" présentait certaines scènes, comme celles montrant la voiture de Crâne Rouge, dans lesquelles la direction de la photographie se servait des reflets et de splendides et éclatants jeux de lumières.
Du côté des acteurs, on remarque que l'arrivée du Guy Pearce dans l'univers Iron Man est une véritable bouffée d'oxygène en terme de charisme face à un héros sur-adulé et centrant complètement les films précédents autour de sa personne (sans l'aide de la réalisation signée Favreau) afin de brouiller les nombreux défauts du scénario. Sa jeunesse mais aussi son interprétation perçante et pertinente parviennent à rééquilibrée la balance des protagonistes. On note aussi la présence délirante et rafraîchissante d'un Ben Kingsley qui ponctue le film d'un aspect plutôt fantaisiste cher à l'univers des comics.
En définitive, même avec de gigantesques défauts sur la réalisation, "Iron Man 3" s'impose comme l'opus le plus intéressant des aventures de Tony Stark au niveau de la psychologie et de la complexité du personnage. De même, l'arrivée d'un véritable vilain après les prestations assez décevantes de Mickey Rourke et Jeff Bridges nourrit et ravive l'intérêt de l'univers Iron Man.
