Star Wars
Un nouvel espoir. A la fois pour le 7ème Art, pour la Science-Fiction et pour la mythologie cinématographique, ce film daté du béni 25 mai 1977 est un nouvel espoir.
"Loué soit le grand Créateur !". C'est sous la direction de George Lucas que "Star Wars" fait son entrée fracassante dans l'univers du cinéma. En l'espace de 35 minutes, le spectateur découvre la Rébellion, l'Empire Galactique, Obi-Wan "Ben" Kenobi, la famille Skywalker, les droïdes de protocole, les sabres lasers, les hommes des sables, les Jedis, les Stormtroopers, les hologrammes, le Destroyer interstellaire, les pistolasers, le mythique Dark Vador et... la Force.
Ce film est le début d'une épopée inépuisable dans laquelle le jeune Luke Skywalker effectue son voyage initiatique. Durant les trente premières minutes, à la manière des deux lunes rouge et blanche de Tatooine, deux trajectoires se présentent au jeune héros : celle de sa vie adolescente de fermier et celle de sa vie de chevalier (inspiré par des personnages tels que le roi Arthur) recevant son sabre laser comme une Excalibur et recherchant sa confrérie. D'abord, le spectateur le verra trouver son compagnon le plus fidèle : un être mécanique divisé en deux droïdes, l'un étant la pratique (R2-D2) et l'autre la théorie (C-3PO) réunis en un duo burlesque. Ensuite, il trouvera un mentor dans lequel puiser les prémices de sa construction, voire de sa révélation à lui-même. Puis viendront ses compagnons Leia Organa et Han Solo.
Le scénario est inspirée des aventures médiévales (un chevalier recevant une épée afin de se mettre en quête d'une princesse prisonnière), des films de cape et d'épée (pour des raisons évidentes de vêtements et d'armes), de l'univers de la science-fiction (la modernité poussée et l'innovation brillante), du péplum (le port de la toge, le culte de l'intrigue politique et l'amour du bon mot agrémenté d'un obstiné rapport de force), et du western (le rythme effréné des héros passant de planète en planète sur leurs vaisseaux et rencontrant une série de protagonistes parfois obsédés par l'ordre parfois agissant comme des mercenaires).
Pas de générique introductif. Simplement une immersion immédiate dans le scénario grâce à un texte explicatif défilant sous la musique tonitruante et tambourinante de l'immense John Williams. Des décors soignés et épurés pour les machines et engins spatiaux ; des constructions primitives sur Tatooine. Le scénario est une véritable preuve de génie imaginatif. On en veut pour preuve la densité impressionnante de l'histoire. Jusque dans les moindres détails, les costumes, les animaux, les espèces, l'astronomie, la technologie, les noms propres, les décors, les formes ou les personnages, sont autant de manifestations du talent approfondi de l'univers lucasien.
Venons-en aux décors. Leur qualité est d'un indéniable intérêt. En plus d'innover dans la plus absolue forme de cette notion, Lucas présente des surfaces propres, nettes et d'une perfection sidérante – voire sidérale. Défilant devant le spectateur comme une palette diversifiée d'environnements souvent hostiles ou inhospitaliers, ils sont la matérialité de l'univers musical du film. Univers qui ne manque pas de se composer de partitions sans cesse plus brillantes, novatrices et talentueuses.
La photographie maintient en permanence une atmosphère de mystère couplée avec une mise en valeur des décors. Les paysages primitifs bénéficient ainsi d'une lumière chaude quand les cadres futuristes se parent d'un éclairage froid. Souvent très symboliques, les reliefs lumineux sur les visages des personnages témoignent de l'obsédante dualité manichéiste des événements et des protagonistes.
Le trio principal est interprété par trois jeunes acteurs : Harrison Ford, Mark Hamill et Carrie Fisher, dont la pertinence n'est plus à prouver. Néanmoins, le spectateur remarquera la présence d'Alec Guinness dans le rôle d'Obi-Wan Kenobi et celle de l'immense Peter Cushing dans la peau de Tarkin, ajoutant au film son enracinement dans le monde du 7ème Art afin de ne pas faire de lui une œuvre à part mais une révolution dans l'univers cinématographique.
Chaque moindre élément du film est en définitive une raison à lui seul de créer la légende « Star Wars » et, a fortiori, d'en alimenter la mythologie. Ainsi, plus le visionnage du long-métrage est conséquent plus la qualité du travail semble évidente. "Star Wars" est une apothéose de deux heures, désormais ancrée dans le 7ème Art comme le chef d'oeuvre de science-fiction par excellence, et s'achevant par une prouesse d'organisation visuelle et de placement spectaculaire des caméras.