La chute de Londres
Le 4 mars 2016, ce film sort comme une sorte de suite à "La chute de la Maison-Blanche" sorti en mars 2013 sous la direction d'Antoine Fuqua. Ce nouveau long-métrage de Babk Najafi porte le titre original "London has fallen" et raconte l'histoire d'un rassemblement de tous les dirigeants mondiaux à l'occasion des funérailles du Premier Ministre britannique décédé dans l'exercice de ses fonctions. Une organisation terroriste va alors se révéler au grand jour et traquer, sous les costumes de forces de sécurité, tous les dirigeants afin de les éliminer jusqu'à plonger la capitale britannique dans un climat apocalyptique.
En observant la fiche technique du long-métrage, on se retrouve heurté par un élément : il a fallu plusieurs personnes pour travailler sur le scénario, lequel est une quasi-copie du film de 2013, décuplée pour davantage de spectacle et amputée de dialogues visiblement jugés superflus ou inadaptés. Les répliques s'enchaînent alors comme une suite de remarques indépendantes et décousues de sorte que ces phrases honteusement simples ne constituent même pas des dialogues mais une accumulation d'inepties caricaturales.
L'histoire semble d'ailleurs souvent grotesque. Entre les services de sécurité se réjouissant de la survie du président américain alors que tous les autres dirigeants mondiaux sont morts, l'infiltration visiblement plus qu'aisée des services secrets ou le complot parfait que l'on trouve à peine vraisemblable, le travail des scénaristes emprunte, durant une heure trente, mille manières de réinventer la facilité.
Par ailleurs, ce n'est pas parce que la majorité du film se déroule sous le signe de l'action permanente que l'attention du spectateur demeure pour autant éveillée. Action signifie parfois ennui lorsque les ficelles sont trop apparentes. Le début du film, jusqu'à la première scène d'action durant laquelle la pression irrésistible est extrêmement bien construite en ascension fatale, ne possède pas l'ombre d'un intérêt. De même pour les dernières scènes du long-métrage, succédant à une fin expédiée et prévisible dès le commencement de l'action centrale.
Au sommet de la distribution, Gerard Butler interprète sans la moindre finesse le garde du corps qui sauve l'humanité représentée dans le personnage du président américain joué par un Aaron Eckhart peu convaincant. Comme il peut quelquefois arriver dans ce genre cinématographique, c'est Morgan Freeman qui constitue la caution masculine du casting. Le véritable charisme des acteurs émane de la gente féminine avec une présence puissante d'Angela Bussett ou Charlotte Riley, pourtant très peu présentes à l'écran.
On remarque, outre ces éléments, que l'esthétisme n'est décidément pas le point fort du film. Avec des effets spéciaux à la limite de l'acceptable mais des prétentions gigantesques dans le domaine, de nombreuses scènes aux visées dynamiques se retrouvent rapidement sur le banc de touche dès que les images de synthèse s'incrustent dans le panorama. La beauté d'un décor londonien censé connaître son anéantissement est ainsi à peine croyable et finit davantage par provoquer la consternation que par susciter l'extase visuelle. Quant au sujet de la direction de la photographie, on évitera tout commentaire sur son naufrage manifeste.
En somme, "La chute de Londres" est un divertissement sympathique pour les spectateurs possédant le goût de la catastrophe ou s'intéressant en surface aux systèmes de sécurité du pouvoir et se hisse sans le moindre doute au rang des longs-métrages à usage unique.
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