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Alice de l'autre côté du miroir

 

   Alice Kingsleigh, après avoir passé plusieurs années en expédition, revient en Angleterre où elle est appelée par ses anciens amis du pays des merveilles à les rejoindre afin de soigner le mal qui ronge le chapelier. Voilà le synopsis du film "Alice through the looking glass" sorti le 27 mai 2016. On comprend vite, même si le réalisateur n'est plus Tim Burton mais James Bobin, que l'empreinte de "Alice in Wonderland" (2010) n'a pas abandonné la franchise. Burton est d'ailleurs toujours présent sur ce long-métrage mais en tant producteur.

 

   Le scénario est signé Linda Woolverton qui avait déjà été mise à contribution pour le premier opus de 2010 et demeure une fois encore une habituée de l'industrie cinématographique Disney après de grands succès comme "La Belle et la Bête" (1991) ou "Le Roi lion" (1994). Dans la pure tradition burtonienne, le film est à chaque instant inventif et original. L'univers présenté par le scénario comporte de nombreux aspects, personnages et lieux qui n'avaient pas encore été exploités par le premier opus. Encore une fois, le choix scénaristique est celui de prolonger l'oeuvre de Lewis Caroll au lieu de la copier ou de la reproduire. Par ailleurs, l'humour, parfois cynique, et les scènes loufoques parsèment encore une fois cette adaptation de l'univers de Caroll.

 

  La direction de la photographie est assumée par Stuart Dryburgh dont le travail est immédiatement remarquable. Le soin avec lequel il a tenté de reproduire une continuité avec le premier opus égale talentueusement l'efficacité de son œuvre. Les couleurs, les lumières et les surfaces s'adaptent ainsi aux nouveaux personnages ou lieux présentés par ce film. De même, la photographie est régulièrement utilisée afin de retranscrire visuellement l'évolution des protagonistes.

 

  Grâce à un procédé de retours dans le passé, le film permet de découvrir l'origine de chacune des personnalités présentées dans le film. Ainsi, les protagonistes qui composent cette histoire se voient épaissis par leur vécu et une psychologie très intéressante. Les acteurs, dont l'équipe est quasiment commune au premier opus de 2010, traduisent avec beaucoup de talent les personnages du long-métrage. En premier lieu, on remarque une belle progression dans le jeu de Helena Bonham Carter, toujours plus impressionnante et désopilante. Anne Hathaway, Johnny Depp et Mia Wasikowska servent une prestation égale à celle du film de 2010, même si l'actrice jouant le rôle d'Alice est en-dessous des autres interprétations. Sacha Baron Cohen est le grand nouveau du film, dans le rôle du Temps, un personnage énigmatique mais très poétiquement représenté, qui est joué avec la singularité si particulière qu'on lui connaît.

 

    On précisera que le film est dédié à Alan Rickman, disparu le 14 janvier 2016, et dont la voix a été enregistrée juste avant sa mort pour le rôle d'Absolem. La réalisation lui laisse un mot sur l'écran final du film, en début de générique.

 

    S'accompagnant d'une musique ingénieuse Danny Elfman, éternel compositeur acolyte de Tim Burton, le film est original et, s'il s'éloigne largement des sentiers battus au sujet de l'univers d'Alice, ce n'est pas pour se perdre dans les méandres d'une singularité factice ou de demi-ton.

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