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Sharknado

 

   A Los Angeles, une tempête emporte un ban de requin dans ses vents et ses flots jusqu'à les faire pleuvoir sur la ville et ses alentours. Voilà le synopsis du téléfilm "Sharknado" sorti le 11 juillet 2013, devenu culte à cause de son scénario-déchet et de ses effets spéciaux mémorablement honteux. Par respect pour le réalisateur, nous ne dirons pas qu'il s'agit d'Anthony Ferrante.

 

   Dès la scène de négociation, qui constitue le premier dialogue du film, on comprend que la qualité a manqué le rendez-vous. Les effets spéciaux mauvais mais prétentieux envahissent l'écran, les images imprécises donnent une impression de flou permanent et les plans s'enchaînent à une rapidité déstabilisante et indigne même d'un metteur en scène amateur. Puis le générique initial, ressemblant étrangement à celui d'une série américaine des années 1990, donne une petite idée de ce que sera le film en termes de recherche et de singularité.

 

    Au-delà de la qualité lamentable du long-métrage, de nombreuses incohérences qui, pourtant, ne seraient pas difficilement évitables. Parmi elles, une femme entourée de requins mais essayant de briser les vitres de sa voiture pour récupérer son chien, des requins gigantesques qui s'immergent dans cinquante centimètres d'eau, une des grandes lettres du mot "Hollywood" qui vole alors qu'il n'y a pas de vent, une voiture qui explose simplement parce qu'elle se met à perdre de l'essence, un requin qui se situe à quelques centimètres des personnages entre deux plans où il apparaît à plusieurs mètres d'eux, de l'eau qui s'engouffre par les fenêtres d'une maison alors que l'extérieur est sec ou un personnage voyant la mer à quelques centaines de mètres lorsqu'il regarde à l'extérieur alors qu'il se situe à plus de trente kilomètres du littoral. On s'arrêtera ici dans la liste afin de ne point transformer la critique en énumération.

 

   On ne parlera pas de la musique qui est présente sans pourtant exister, ni des dialogues dont le niveau est encore plus bas que dans un film muet, ni de la mise en scène bâclée et organisée sans le moindre talent, ni du doublage formidablement insupportable.

 

   Le film est souvent reconnu à cause de ses mauvais effets spéciaux. Mais ce qui est souvent oublié, c'est que les scènes ne nécessitant pas l'usage d'effets spéciaux sont tout aussi mauvaises, ce qui demeure un exploit de taille. De nombreuses scènes tournées en studios revêtent un pathétique évident qui empêche de pouvoir rejeter la faute sur les effets visuels ou le budget du long-métrage.

 

   Même si le film est souvent regardé comme un objet de dérision, un plaisir entre amis ou un moment de détente, tous ses détails sont de dernier choix. Du doublage à la réalisation en passant par le scénario, rien n'est à garder dans ce gaspillage d'argent et de temps où même les nuages et la pluie sont mauvais. Et les films connus qui ratent jusqu'à leur générique ne sont pas nombreux.

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