American pie 2
Après le premier opus sorti le 9 juillet 1999, on pouvait s'attendre à un fiasco, principalement parce que les franchises comiques regorgent de premiers longs-métrages reconnus par le public et de suites lamentables. Au contraire, cet "American pie 2", réalisé par James B. Rogers, révèle un deuxième opus digne du premier, le 10 août 2001.
Il faut avouer que le scénario n'est pas d'une remarquable ingéniosité. Dans ce film, la bande du premier opus se retrouve et part en vacances organiser des soirées dans un chalet afin de laisser libre cours à leurs fantasmes sexuels. Le schéma narratif est ainsi calqué sur le premier de la franchise et, de même, incrusté de quiproquos ou de gags très souvent attendus.
Néanmoins, on remarquera que ces effets comiques sont d'une indéniable efficacité. Leur absence totale de complexe et le jusqu'au-boutisme permanent agissent dans le sens de ce scénario qui commence en fanfare dès la première scène et se prolonge avec des séquences cultes comme celle des ondes de radio lors de l'effraction. L'enchaînement des situations, la surenchère et l'absence de répit ont pour conséquence l'énergie qui se dégage du film.
L'un des avantages de ce long-métrage est incontestablement l'équipe d'acteurs commune avec le premier "American pie". Mieux, le scénario permet d'attribuer une véritable personnalité à chacun des protagonistes, ce qui différencie leurs caractères et permet au spectateur de s'intéresser plus particulièrement à chaque élément du scénario. Tout d'abord, l'excentrique et écervelé Stifler est joué par Seann William Scott avec un talent qui tient presque du génie. Ses éclats de rire, son sourire béat, son spectacle immature permanent agrémentent le film avec une saveur comique véritablement meilleure que dans le premier opus. Ensuite, Eddie Kaye Thomas interprète Finch avec une douceur qui amène aussi un aspect rare dans la franchise : des obsessions autres qu'adolescentes. Ces deux acteurs ajoutent du relief à la distribution et de la fantaisie puissamment comique à la totalité du film.
La totalité de l'oeuvre est parsemée de scènes très efficaces et se laissera apprécier comme distraction malgré le manque de recherche dans la bande-son ou dans la réalisation. Le rythme, l'interprétation et le scénario font de ce film un long-métrage sans finesse mais plus appréciable que le premier opus de la franchise.
