Massacre à la tronçonneuse
Voilà bien un classique qui mérite de passer par le supplice de la critique.
Tobe Hooper sort ce "long-"métrage le 4 octobre de l'année 1974, aux Etats-Unis. L'histoire d'un groupe de jeunes victime d'un psychopathe armé... d'une tronçonneuse. Le titre américain est "The Texas chain-saw massacre" et fait allusion à un événement macabre du Wisconsin.
Ce slasher extrêmement traditionnel aux yeux de notre époque est pourtant d'une originalité redoutable pour les années 1970 et popularise ce genre qui avait fait son apparition avec "Psychose" d'Alfred Hitchcock. D'autre part, "Massacre à la tronçonneuse" signe l'apparition de nouvelles techniques cinématographiques dans le genre. Parmi celles-ci, l'on remarque les plans que nous qualifierons de "sales" comme les images subliminales d'une horreur indescriptible ainsi que les plans filmés caméra à l'épaule. Après ce film, les slashers deviendront monnaie courante parmi le genre de l'horreur et les boogeymen armés d'objets du quotidien rempliront les écrans de leurs sanglants méfaits.
Le décors est lugubre, abandonné. Les plans témoignent d'une certaine recherche au sujet de leur prise. Par exemple, de nombreuses images saisies en contre-plongée, alliées aux éclairages glaçants et rudes, cuisinent des scènes saisissantes et efficaces. Le principal problème demeure le manque d'application sur l'ensemble du film avec des scènes parfois décousues voire semblant avoir été coupées en leur milieu.
Concernant les acteurs, ceux-ci ont un visuel très propice à l'accroissement de l'angoisse. Seuls les dialogues parviennent à enterrer leurs performances. Il eût fallu un film muet où seuls les bruitages et la musique font office de bande-son. L'aspect grotesque de certains échanges est le résultat de ce manque d'application scénaristique.
Néanmoins, il faut absolument préciser que ce film d'une heure vingt a été réalisé avec un budget ridicule d'à peine 35 000 $. Le niveau d'innovation et de recherche dépasse de loin une énorme partie de la cinématographie internationale se contentant de réunir de gros budgets pour de grosses déceptions artistiques et grave l'exploit de devenir une référence dans le genre de l'horreur avec aussi peu de moyens.