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l'antre de la folie

 

   1995. Le très expérimenté John Carpenter est sur le point de vivre une grande année pour sa carrière, et celle-ci commence avec "L'antre de la folie", dernier film de sa "trilogie de l'apocalypse" après "The thing" (1982) et "Le prince des ténèbres" (1987).

 

   Sam Neill y campe le rôle de John Trent, un inspecteur chargé de résoudre le mystère suivant : Sutter Cane, auteur populaire de romans d'horreur, disparaît en ayant laissé un exemplaire de son nouveau roman à son agent devenu fou et animé de pensées meurtrières après l'avoir lu.

 

   Minute après minute, la réalité bascule dans la fiction et la fiction dans la réalité. Carpenter organise son long-métrage de manière à ce que la personne qui le visionne soit doublement spectatrice : spectatrice du film comme personne extérieure, et spectatrice de l'histoire comme personnage intégré au déroulé des faits. La profondeur du champ, toujours brillamment utilisée, permet de se placer tantôt du point de vue des personnages principaux, tantôt du point de vue d'une personne les observant secrètement.

 

   Les scènes passent sans cesse du jour à la nuit, et inversement, brutalement. Gary Kibbe, directeur de la photographie, agence l'éclairage de telle manière que les personnages semblent alors jouer dans la pénombre et sur un fond noir. Les éclairs provenant des fréquents orages structurent les scènes de manière saccadée afin d'ajouter du sursaut à l'angoisse horrifiante de ce film. Cette ambiance est par ailleurs renforcée par une musique composée par Carpenter lui-même et ajoutant de manière évasive et fluide des parcelles de mystère à ce film, qui commence et se termine par un générique agrémenté d'un morceau de métal comme pour relier l'atmosphère du film à la réalité.

 

   Sam Neill interprète avec ce long-métrage l'un de ses plus grands rôles tant dans la communication de l'émotion que dans la création de son personnage, malgré les effets spéciaux parfois restés figés dans les années 1980 et cassant occasionnellement la pertinence du scénario.

 

   "L'antre de la folie" est un chef d'oeuvre du genre, réalisé par un John Carpenter en grande forme. Amateurs de thrillers terrifiants, de fantastique angoissant et d'horreur adoreront ce long-métrage dont l'effet pétrifiant escompté réussit parfaitement son coup.

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