règlement de comptes
En 1953, Fritz Lang réalise l'un de ses films les plus travaillés. Presque 30 années le séparent de ses premiers succès et quelques années lui permettront encore, après ce film, d'utiliser son art et son talent sur plusieurs nouvelles créations.
Avec "Règlement de comptes", Fritz Lang nous présente l'histoire d'un inspecteur de police chargé d'enquêter sur la mort d'un de ses supérieurs et se heurtant à la corruption de toute la société, de l’État aux services de police. Plus qu'un thriller, ce film prend une tournure particulière avec l'exposition d'un fait politique, ce qui n'est pas coutume dans les longs-métrages de Fritz Lang, en dehors de films comme l'immense "Métropolis". Le sujet de la corruption se mêle avec la quête de l'inspecteur devenant petit à petit une vengeance personnelle du fait de certains événements que le spectateur découvrira.
En plus de cette complexité scénaristique, "Règlement de comptes" est le résultat d'un des plus grands travaux cinématographiques sur le noir et blanc puisque le film survient à la fin du règne bicolore. Les jeux de couleurs sur les reflets, les surfaces, les lumières, les matériaux, les traits des acteurs, les décors, les coiffures ou les accessoires relèvent d'une véritable œuvre esthétique pour la réalisation de la photographie menée par le talentueux Charles Lang.
Les plans glissants typiques de la réalisation langienne dans sa période cinématographique américaine sont au rendez-vous pour ce film qui se situe parmi ses plus immenses chefs-d'oeuvre, non seulement par son fond très complexe mais aussi par sa virtuosité dans la gestion de l'image.