San Andreas
Travail difficile pour Brad Peyton. Énième film catastrophe relatant l'histoire d'une ville américaine victime d'un tremblement de terre, "San Andreas" ne manque pas à la règle hollywoodienne selon laquelle la taille ferait supposément la qualité.
Le traditionnel comté ravagé par les caprices du temps est ainsi remplacé par tout l’État de Californie. Le traditionnel déplacement de l'écorce terrestre intervient de manière répétitive pendant le parcours des personnages et fait vibrer toute la célèbre faille et toute la célèbre côte-est, de Los Angeles à San Francisco.
Un important arsenal informatique a été utilisé pour des effets spéciaux époustouflants et d'un graphisme irréprochable, qui permettent la plupart du temps au spectateur de se détourner des personnages inintéressants que le scénario place devant la caméra uniquement afin d'éviter de faire de "San Andreas" un docu-fiction. Les protagonistes ne peuvent même pas bénéficier d'une réalisation talentueuse puisque les plans ne comportent pas l'ombre d'une recherche esthétique.
Les longs passages de destructions provoquées par les tremblements de terre sont doublés d'un gigantesque raz-de-marée. Car "San Andreas" n'échappe pas à l'effet de mode : le tsunami vient, comme toujours, achever les paysages urbains dévastés, exactement comme nous le promettait la bande-annonce.
Le rythme effréné des scènes emporte très rapidement le spectateur dans l'histoire grâce à une première scène saisissante, elle-même suivie d'un premier quart d'heure digne d'un film du genre. Cette rapidité de l'action parvient le plus souvent à cacher la pauvreté honteuse des dialogues qui semblent inspirés de la plus pure banalité scénaristique du 7ème Art.
Point positif pour les bruitages dont l'aspect décuplé et vrombissant parvient à camoufler les blancs laissés par une musique inexistante dans le meilleur des cas, médiocre le reste du temps.
Certains plans, filmés caméra à l'épaule, déstabilisent le spectateur en même temps que les personnes et font participer les curieux aux mésaventures irréalistes des protagonistes. Dwayne Johnson, dont le jeu sensible ne comporte ni surprise ni fantaisie ni technique, se fait souvent voler la vedette par le trio de jeunes acteurs propulsés dans l'enfer d'une immense ville plongée dans le chaos.
En somme, "San Andreas" constitue un long-métrage d'une heure cinquante-cinq qui plaira assurément aux amateurs de films-catastrophes et qui prend toute sa place dans le genre. Le spectateur est ainsi happé dans des péripéties parfois surprenantes, souvent attendues, mais toujours impressionnantes.
Du spectacle, seulement du spectacle.