lone ranger
Avec cette réalisation de Gore Verbinski (créateur de la franchise "Pirates des Caraïbes"), la légende de Lone Ranger, personnage de fiction très ancré dans la culture américaine, arrive sur le grand écran le 3 juillet 2013. Et c'est un western très intéressant que nous livre l'équipe de réalisation.
D'abord la direction de la photographie, menée par Bojan Bazelli. Son travail se situe exactement entre l'esthétisme visuelle, l'authenticité d'une époque au style emblématique, la création artistique et l'adéquation avec la nature des paysages de l'ouest américain. C'est une oeuvre de juste mesure entre la création, la beauté d'un Texas primitif et la participation des technologies informatiques au service de l'art visuel.
Ensuite les décors, dus à Jess Gonchor, adaptant le style Verbinski au Far West : grandes constructions de bois venues des siècles passés, pièces fournies en détails et bâtiments théâtralement agencés. Tout ce résultat est par ailleurs rehaussé des bruitages puissants et omniprésents qui ponctuent le long-métrage de bout en bout.
Il nous faut en arriver à la musique. Hans Zimmer, qui avait déjà signé pour la franchise "Pirates des Caraïbes", reconduit sa collaboration avec Gore Verbinski une partition absolument époustouflante, reprise de multiples références dont celle, non des moindres, de Rossini. Son orchestration spectaculaire ajoute du gigantesque à un film parfois en manque d'originalité scénaristique, notamment avec le final de ce long-métrage qui, sans le travail de Zimmer, passerait pour totalement ridicule mais devient avec lui un moment aussi amusant que jouissif.
Venons-en donc au scénario. Son problème est le suivant : sa force est en même temps sa faiblesse. Le principal point remarquable de "Lone Ranger" est que l'on retrouve un immense final d'une demi-heure, un film de deux heures trente, des personnages loufoques, des mimiques amusantes, des scènes cocasses agrémentées de dialogues à la limite de l'absurde, des physiques habillés de costumes élégants ou d'habits amples, des bandanas à dreadlocks, des structures en bois grinçants et un plongeon dans un siècle passé. Tous ces éléments ajoutés les uns aux autres auraient relevé d'une addition formidable s'ils n'avaient pas déjà été utilisés pour "Pirates des Caraïbes". Le réalisateur commun a sans doute voulu transposer sa recette dans un western mais les ingrédients sont bien trop évidents.
En somme, ce film est absolument réjouissant quoique un peu long au commencement. Il témoigne du principe hollywoodien selon lequel une excellente équipe de réalisation peu faire d'une vieille combinaison un travail artistique et recherché.
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