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Jo

 

   Nous sommes en 1971, Louis de Funès apparaît de nouveau dans un huit-clos comique et réalisé par Jean Girault. Il y incarne Antoine Brisebard, un célèbre auteur victime d'un chantage qui, pour mettre fin à cette situation décide d'assassiner son maître-chanteur. Mais rien ne se passe définitivement comme prévu et les événements vont s'enchaîner à toute vitesse.

 

   Si l'énergie d'interprétations passées comme celle de "Oscar" (1967) semble ne plus s'imposer continuellement, le scénario est toutefois un terrain confortable pour cette comédie. D'autant plus que ce film est l'occasion de découvrir Louis de Funès dans un rôle un peu particulier. En effet, plusieurs scènes sont davantage tournées vers le drame que vers la comédie, ce qui donne une dimension très sensible à son personnage burlesque.

 

   Les dialogues irrésistibles entre l'acteur principal et Bernard Blier rehaussent le fréquent manque de rythme par le truchement de répliques finement taillées, de gags ingénieux et de bruitages brillamment interprétés. On remarque néanmoins que le jeu exagéré peine à prendre chez Claude Gensac ou Michel Galabru lorsque les gestes prennent une mesure disproportionnée et que le dialogue est trop faible. On retiendra en outre la trop brève apparition de Paul Préboist en gendarme à la fin du film.

 

   La musique composée par Raymond Lefèvre est, à tort, souvent absente malgré sa qualité dramatique entrant en collision avec les couleurs éclatantes du décors moderne et vif. Le choc des tonalités apporte une matérialité concrète à l'énergie dégagée par les quiproquos et les situations du film. Symboliquement, certaines scènes se déroulent de nuit ou dans l'obscurité comme pour souligner la gravité dont Louis de Funès fait preuve à plusieurs reprises.

 

   Malgré des passages un peu légers mais ne paraissant jamais ennuyeux, "Jo" est un film définitivement ancré dans la comédie française funèsienne des années 1960 mais avec une petite fatigue due au changement de décennie et probablement à l'épuisement – voire à la lassitude – des acteurs.

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