gravity
Quand la science fiction cesse d'être réellement de la fiction. C'est le projet d'Alfonso Cuaron à travers ce long-métrage d'une heure trente. Le scénario est le suivant : une réaction en chaîne provoque une catastrophe dans l'espace en créant une pluie de débris tournant autour de la planète bleue et dans laquelle s'ajoutent tous les satellites et déchets spatiaux présents sur son chemin. Ce déferlement ravage tout sur son passage, y compris les structures habitées par les astronautes et stationnées en apesanteur autour de la Terre.
Si les dialogues ne sont pas palpitants, c'est bien pour laisser place au silence angoissant de l'espace et à son vide terrifiant que l'on n'avait pas revus depuis "2001 - l'odyssée de l'espace" (1968) de Stanley Kubrick. Les bruits de respiration dans les casques rythment le film comme une musique oppressante et ajoutent du réalisme à la beauté de "Gravity".
Le principal atout du film est son esthétisme absolument parfait et irréprochable, d'une précision exemplaire et d'une splendeur renversante. Mais sans perfection factice : les objets en apesanteur passent devant l'écran, la caméra tourne avec les personnages lorsqu'ils partent à la dérive et l'immensité de l'espace ne souffre aucune mesure.
"Gravity" est un film qu'il faut avoir vu et qui attire l'attention des spectateurs sur la pollution spatiale et, tout en se basant sur un scénario d'un creux sidéral, réalise l'exploit de créer un film qui restera gravé dans l'histoire du genre.