Mad MAx 2 : le défi
Deux ans après le premier opus de la franchise, George Miller dévoile le 24 décembre 1981 son deuxième film, la suite des aventures de son anti-héros Mad Max. Dans ce long-métrage, Max Rockatansky erre sur les routes jusqu'à se retrouver lié à une communauté dont la survie est menacée par des meurtriers en voulant à leurs réserves d'essence.
Le scénario semble avoir totalement modifié l'univers dans lequel évolue pourtant le même personnage que dans le premier film. L'ouverture se fait sur une rétrospective des événements ayant provoqué le chaos que l'on retrouvait déjà dans le premier "Mad Max" (1979). Cette explication se différencie en ce qu'elle fait rentrer le spectateur non plus dans la vie de Max mais bien dans l'évolution de tout son univers.
Néanmoins, les voitures, la police, les bureaux, les habitations, les villes, les propriétés... Tout cela semble avoir totalement disparu au profit d'un monde où les meurtriers utilisent des engins construits de toute pièce, où les survivants vivent dans des cités bâties avec des objets de toute sorte, où les personnages sont vêtus d'habits rapiécés, loufoques ou futuristes, où la notion d’État n'existe plus, où les survivants se livrent une véritable guerre.
A la tête du casting, on retrouve un Mel Gibson dont le personnage est formidablement moins consistant que dans le premier opus. Son air fermé, ses mimiques dures, ses rares répliques contribuent à ôter la finesse du protagoniste afin de le déshumaniser à l'image de tout l'univers dans lequel il évolue. Si la performance en est d'autant moins remarquable, on peut relever cette cohérence scénaristique.
La musique de ce deuxième film est de nouveau en extrême adéquation avec la totalité de l'action. Les morceaux sont rythmés, souvent en crescendos et témoignent, eux aussi, d'une certaine déshumanisation en raréfiant les mélodies ou les thèmes marquants. On notera que George Miller a choisi, pour ce film, le même compositeur que pour le premier opus de sa franchise, à savoir Brian May, le guitariste du groupe Queen.
La réalisation est assurée par un George Miller plus dynamique que jamais. Ainsi, les nombreuses scènes actives du film sont valorisées par une caméra mobile sur la route mais bousculée à l'intérieur des véhicules. Ces choix de réalisation rehaussent la violence racontée par le film et sont encadrés par un véritable talent de direction.
Même si la photographie laisse à désirer et que les personnages manquent cruellement de consistance, on remarque une volonté réussie de modifier tout l'univers du premier film en parvenant à faire de ce deuxième opus à la fois une suite et une réécriture.