Gods of Egypt
Sept années après "Prédictions", Alex Proyas présente son septième long-métrage, un mélange de fantastique, d'action et d'aventure. Mélange, certes. Mais il semblerait que la qualité ne soit pas au rendez-vous de cette réalisation lamentable.
Dans ce long-métrage, Horus doit récupérer le trône d'Égypte tombé aux mains de Seth, lequel souhaite semer le chaos après avoir pris le pouvoir grâce à un coup de force.
D'un point de vue scénaristique, le fil de l'histoire n'aurait pas semblé si démesurément extravagant si les dialogues n'avaient pas été aussi pathétiques et les dimensions aussi mal gérées. Le film s'enchaîne comme une succession de scènes décousues, souvent immatures, et revêtant un aspect profondément brouillon avec des situations trop rapides et trop en inadéquation les unes des autres. Les scénaristes ont, par ailleurs, tenté la carte de l'humour sur de nombreux échanges entre les personnages, en vain. Enfin, l'histoire est tellement prévisible que les moindres retournements sont téléphonés et les moindres discussions devinées à l'avance
Parlons des personnages ! Rarement, dans un film supposé parler de mythologie, on avait vu des protagonistes aussi peu charismatiques. Entre Horus interprété par un Nikolaj Coster-Waldau fade et amateur, Seth joué par un Gérard Butler avec le peu de talent qu'on lui connaît, Bek et Zaya endossés par deux acteurs qui ressemblent davantage à des adolescents qu'à des jeunes adultes rivalisant avec les dieux, et Ra qu'interprète un Geoffrey Rush roulé dans le ridicule le plus absolu, le film ne tire certainement pas son épingle du jeu grâce à la distribution ou aux personnages.
Au sujet de l'esthétisme et de la photographie, chaque spectateur pourra librement s'apercevoir que les images sont de qualité lorsqu'il n'y a pas d'effets spéciaux. Autrement dire : jamais. Le travail des couleurs est quasi-inexistant et se repose malheureusement sur la médiocrité des effets visuels dont pas un seul ne parvient a acquérir une ombre de crédibilité. De plus, ces virtualités esthétiques sont mises au service de décors grotesques enfermés entre la plus effroyable démesure et le sens du spectacle le plus immature.
La ficelle est un peu grosse : le film est une superproduction destinée à attirer un maximum de spectateurs sans se soucier le moins du monde de la qualité cinématographique de l'objet. Scénario sans queue ni tête, acteurs et personnages sans envergure, effets spéciaux particulièrement indignes, "Gods of Egypt" est un naufrage qui n'a eu pour seul mérite que la justice de son échec critique et commercial.
