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vidéodrome

 

   En 1983, David Cronenberg signe la réalisation d'un film d'une heure trente traitant de ce qui y est désigné sous l'expression de "la tumeur Vidéodrome". Dans ce long-métrage, James Woods interprète le rôle de Max Renn, directeur d'une chaîne de télévision diffusant des programmes érotiques. A la recherche d'une série originale, il parvient à pirater une vidéo contenant des heures de tortures physiques et de sévices sexuels filmées en un seul plan. Petit à petit, la violence du programme intitulé "Vidéodrome" devient la réalité de Max Renn et le pousse à commettre certains actes.

 

   Comme à son habitude, David Cronenberg ne se contente pas de réaliser un film d'horreur. Il y joint un thriller qui prend la forme d'une course-poursuite contre la désagrégation de l'esprit. L'angoisse est un personnage aussi présent que celui de James Woods et demeure maniée avec l'art habituel du réalisateur mais sans particularité spécifique. Sortant du lot, les plans resserrés permettent de vivre l'histoire avec autant de tension que les personnages eux-mêmes.

 

   Mark Irwin, directeur de la photographie sur ce film, et Carol Spier, chef décorateur, ont élaboré une ambiance froide et intellectuellement sale, impropre au bien-être, sans pour autant créer des lieux ou des lumières visuellement désordonnés. Tout cela étant au passage relevé par un gore digne des plus grands chefs-d'oeuvre de John Carpenter.

 

   Le scénario ne manque pas de passer pour très original. Explicitement, très ingénieusement trouvé. Implicitement, très fort au niveau de l'idée selon laquelle le subconscient absorberait rapidement la violence perçue par les sens. Même si le film n'est pas d'une qualité subjuguante, il comporte des travaux minutieusement mis en forme et soutenus par un scénario à la fois inquiétant et envoûtant. Un véritable film de David Cronenberg.

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