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la face cachée de Margo

 

   Manifestement, Jake Schreier a profité de la vague médiatique soulevée par "Nos étoiles contraires" (2014) pour adapter cet autre roman de John Green. Si l'on ne sait percevoir pour quelle raison - argent ou hommage ? - ce film a été réalisé, il y a un détail dont on peut être certain : ce n'est malheureusement pas au cinéma que le long-métrage rend hommage.

 

   Le scénario est, à travers ses dénouements attendus et ses répliques que l'on peut deviner mot pour mot avant leur prononciation, d'une pauvreté manifeste. Le pire étant qu'il ne parvient même pas à être un simple divertissement. Suscitant la moquerie plus qu'il n'inspirerait le songe, cette écriture prend tous les chemins les plus faciles et, lorsqu'il emprunte un sentier un peu original, devient tout à fait grotesque.

 

   D'une banalité à toute épreuve, les personnages ne parviennent même pas à stimuler le moindre style. Même le pathétique ne se laisse pas inspirer. Au milieu de tous les acteurs dont les performances ne sont pas spécialement dignes de porter ce nom, seul le jeune Austin Abrams parvient à tirer son épingle du jeu avec un certain talent dans le comique qui pourrait lui laisser envisager une carrière dans le genre. Cara Delevingne, dont la présence à l'écran ne semble due qu'à son physique, ne remonte pas non plus le niveau d'interprétation malgré une médiatisation indécente.

 

   Pour ce qui est du traitement de l'image, les plans en deux tiers / un tiers sont lassants au possible tant le réalisateur semble ne connaître aucune autre technique de capture. Cet aspect frustrant et régulier donne bien peu de relief à ce film dont l'excitation est contenue dans la bande-annonce mais ne parvient pas à passer la barrière du long-métrage.

 

   Si le spectateur est prêt pour une histoire pré-pubère d'une heure quarante-cinq, il peut insoucieusement se jeter dans la gorge sinueuse de cette réalisation dont la platitude est au demeurant très surprenante.

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