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[REC]

 

   En 2007, Jaume Balagueró et Paco Plaza fixent le point de départ d'une franchise d'horreur en réalisant "[REC]", un film dans lequel deux journalistes suivent des pompiers chargés d'intervenir dans un immeuble où certains habitants présentent d'étranges symptômes d'agressivité. Rapidement, les forces de sécurité encerclent et isolent le bâtiment, abandonnant tous les personnages à leur propre sort.

 

   Il faut bien l'avouer, dès les cinq premières minutes, on devine tout le scénario et aucun détail ne vient contredire cette fâcheuse impression. Le film s'enfile comme un collier de perles du début à la fin sans la moindre surprise. Même le dénouement ainsi que l'intrigue consistant à essayer de deviner l'origine de ces étranges phénomène tombe à plat du fait du manque de recherche scénaristique.

 

   La direction artistique du film a choisi, comme l'indique le titre du film, d'enregistrer les scènes la caméra à l'épaule d'un des deux journalistes. Cette tradition du found footage, très présente dans le genre de l'horreur, trouve son héritage dans des chefs d'oeuvre comme "Cannibal holocaust" (1980). L'effet est toujours aussi saisissant et efficace. D'autres genres, comme le fantastique avec "Cloverfield" (2008), ont exploité cette technique cinématographique avec succès, faisant sortir le found footage de l'horreur systématique tout en lui préservant sa qualité d'outil angoissant.

 

   La proximité des personnages à une caméra évoluant, de surcroît en huit-clos, permet aux réalisateurs de mettre en scène une photographie assez convenue pour un film du genre : plongeons dans le noir, enregistrement en caméra infrarouge, personnages dissimulant le champ à l'objectif, obscurité omniprésente, angles de vue restreints etc...

 

  Loin d'être exaltante, la partition de musique est quasiment inexistante et les acteurs livrent des interprétations parfois agaçantes à cause de la surenchère systématique des hurlements. La bande-son est ainsi souvent brouillée et parasitée par des sons additionnés mais demeure néanmoins typique du genre.

 

   Le point positif du film est incontestablement le rythme permanent qui rend exaltante l'heure vingt que dure l'histoire. Du début à la fin, même si la qualité n'est pas nécessairement au rendez-vous, le film a le mérite d'être souvent efficace et de ne susciter que rarement l'ennui. De surcroît, il utilise des techniques variées afin de mettre en valeur un synopsis aux dialogues peu fins.

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