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Habemus papam

 

   Fable sur la vocation prenant comme schéma celui d'un Pape fraîchement élu et ne parvenant pas à faire face à sa future tâche, "Habemus Papam" est une histoire sensible sur la place de l'individu face à l'humanité. Il mélange habilement sincérité, tendresse et scepticisme.

 

   Le rôle difficile porté par Michel Piccoli dans ce film franco-italien de presque deux heures est celui d'un être humain qui s'attache à prendre du recul. La beauté écrasante des décors, l'infaillibilité oppressante des obligations et la présence angoissante des traditions poussent le Souverain Pontife à remettre en question ses choix et sa foi, non pas en Dieu mais en lui-même.

 

   Le film s'attache à tourner en dérision, à travers diverses scènes cocasses, ce qui nous apparaît comme des institutions : la science, la religion et les médias.

 

   Les prestations des très nombreux acteurs de ce long-métrage manquent probablement de saveur pour qu'on puisse en juger la beauté. Néanmoins chacun veille à garder une interprétation sage et raisonnée de son rôle malgré les déstabilisations imposées par le scénario comme la scène où l'on peut voir les cardinaux organiser des matches au sein du Vatican dont ils ne peuvent sortir tant que le nouveau Pape ne s'est pas exprimé devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre.

 

   Pas plus mythique que mystique, ce film de Nanni Moretti a au moins le mérite d'opposer la liberté de l'individu face à la construction sociale de la nature humaine au sein d'une pellicule possédant un art esthétique très développé et un sens envoûtant de la symétrie.

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