la party
C'est en 1968, dans un film de Blake Edwards, que l'on retrouve Peter Sellers, acteur fétiche du réalisateur dans une pure comédie. Le scénario est le suivant : un acteur originaire d'Inde est accidentellement invité à une soirée huppée dans une belle et riche demeure typique de la décennie. Le spectateur pourrait s'attendre à davantage d'intrigue. Mais non. L'intégralité du scénario repose bêtement et simplement sur une suite de gags en forme de surenchère, très subtilement interprétée par Peter Sellers.
Il faut bien dire que le jeu de l'acteur principal est l'élément qui sauve le film. L'enchaînement des situations semble parfois dépourvu de sens ou de cohérence et le scénario est d'une simplicité déconcertante. Heureusement, le naturel comique de Peter Sellers donne au spectateur l'impression que le gag est chez lui une habitude.
La musique du film relie chaque scène comme un fil rouge, traversant les situations comme une ambiance délicate et malicieuse afin d'accompagner des images colorées, modernes et définitivement douces au regard grâce à une direction de la photographie menée par Lucien Ballard.
Mais dans le cadre d'une analyse un peu plus poussée, l'on pourrait voir dans ce long-métrage la métaphore d'un événement dans le monde du cinéma : la naissance du 7ème Art dans les pays du tiers-monde et leur irruption imprévue face au prêt-à -porter et au snobisme hollywoodien.
"La party" n'est pas un chef d'oeuvre mais un bon moment, une touche fraîche signée Blake Edwards, une interprétation révélatrice menée par Peter Sellers et une trace de talent dans l'histoire de la comédie des années 1960. Un film à découvrir sans se faire trop d'illusion mais à regarder avec un maximum d'optimisme.