Cowboys et envahisseurs
Le 29 juillet 2011, Jon Favreau dévoile "Cowboys and aliens", son sixième long-métrage. Fort de son succès à la direction de deux adaptations des aventures d'Iron Man, Favreau a laissé fuser sa capacité à immerger des situations naturelles ou banales dans un panorama de genre fantastique. Ainsi, le synopsis de ce film raconte l'histoire d'un village troublé puis attaqué par des extraterrestres.
Le premier élément qui interpelle le spectateur est assurément la distribution. En têtes d'affiche, on retrouve Harrison Ford et Daniel Craig, épaulés par des comédiens comme Paul Dano ou Walton Goggins. Cette réunion d'acteurs de renommée est un pilier pour le scénario très bancal du film. En lieu et place de répliques caricaturales ou cent fois entendues, on a des visages fermés, sévères et charismatiques. Seul point négatif à ce sujet : Daniel Craig est, comme à son habitude, d'une remarquable banalité. Son visage inexpressif , ses traits figés et son manque de recherche artistique pénalisent son personnage face aux autres protagonistes interprétés avec diversité.
Au secours d'un synopsis hésitants, vide et comblant ses faiblesses par des explosions quasi-permanentes, les décors pittoresques conçus par Karen Manthey s'allient à la direction de la photographie dans une ambiance très clivante. Ainsi, les lieux ou éléments futuristes affrontent le village en bois où se déroule l'action et les lumières chaudes de l'Amérique poussiéreuse tranchent avec les lumières froides des envahisseurs.
A coté de cela, on remarquera que la musique est d'une absence indécente, que les effets spéciaux ne sont pas nécessairement soignés et que l'univers extraterrestre présenté peine à gagner son identité. La recherche en ce qui concerne le physique des personnages venus d'un autre monde est plutôt appréciable mais les vaisseaux qu'ils utilisent relèvent d'un défaut de scénario assez impressionnant. Ainsi, on aura l'impression d'en savoir ou trop ou peu à leur sujet. Des détails font parfois irruption afin de densifier la ligne scénaristique mais se révèlent finalement bien décevants et vides de sens à cause de leur manque de profondeur.
La mise en scène relève parfois d'une certaine ingéniosité. Les plans de bataille sont orchestrés avec précision et, alliant personnages et chevaux, témoignent d'une organisation artistique et visuelle avantageusement travaillée. Néanmoins, cet effort de réalisation se retrouve court-circuité par des points à l'évidence négatifs. Le scénario, par exemple, est un handicap non négligeable dans ce long-métrage qui s'est vite fait oublier.