Hostel
Force est de constater que ce long-métrage sorti le 6 janvier 2006 contient quelques écarts par rapport aux schémas scénaristiques des films d'horreur de la décennie.
Cette réalisation, revêtant désormais les habits d'ouverture pour une franchise portant son nom, présente l'histoire d'un trio s'embarquant pour la Slovaquie afin de retrouver des filles faciles. Mais ils tombent rapidement dans un piège les menant vers une prison où des hommes riches paient pour torturer des jeunes gens.
Certes, le scénario n'est pas particulièrement exceptionnel. Néanmoins, "Hostel" ne contient pas de point de rupture comme de nombreux films du genre. Habituellement, au sein de l'horreur cinématographique, et particulièrement dans les films de torture porn, le scénario contient un moment clef où la préparation de l'action s'achève et où l'effroi devient soudain définitivement matérialisé. Alors la bascule est irréversible et l'horreur ne s'achève qu'avec la fin du long-métrage. Dans "Hostel", les passages effroyables et quasi-insoutenables sont entrecoupés d'une intrigue et d'une déchéance collective assez progressive.
Si la photographie possède une teinte de déjà -vu à cause de son manque d'originalité, la partition de musique, grâce à un assemblage de morceaux issus de la main du réalisateur ou d'un registre plus classique, constitue, pour le long-métrage, un avantage certain et judicieusement travaillé. Ainsi, cette particularité est une véritable émancipation de ce genre si particulier dans lequel la musique est souvent négligée.
Au-delà du scénario, le film évoque, avec plus de profondeur qu'à l'accoutumée, et critique avec vigueur la société de consommation où la richesse permet jusqu'à la commission d'une barbarie industrielle et effrénée. Avis aux amateurs de films d'horreur mais aussi aux amateurs de films garnis d'un sentiment de choc : "Hostel" n'est pas un long-métrage commun. Il n'est néanmoins pas à la hauteur de la profondeur philosophique qui lui est prêtée par certaines critiques.