la malédiction d'arkham
Le film sort en 1963. L'un des plus grands acteurs du cinéma d'horreur ne prend toujours pas de repos. Et c'est pourquoi l'immense Vincent Price se trouve être l'acteur principal de ce long-métrage pétrifiant dont le titre en dit déjà long : "La malédiction d'Arkham".
Un homme est brûlé par les habitants de son village alors qu'il s'apprêtait à faire une expérience un peu douteuse. Sur le bûcher, il lance des malédictions contre ses bourreaux et leurs descendants. 110 ans plus tard, son esprit revient dans le corps de son propre descendant afin de se venger et de terminer ses expériences démoniaques. Tel est le scénario dans lequel Vincent Price s'engage. Et il y interprète à la fois l'éternel Joseph Curwen et son arrière-arrière-petit-fils Charles Dexter Ward, avec un talent digne et charismatique.
L'histoire est l'adaptation d'un poème d'Edgar Allan Poe. Afin de rester dans l'univers de l'auteur, Roger Corman choisit une ambiance tout à fait typique du gothique britannique. Un petit village triste, des pavés, le noir de la nuit, des vieilles bâtisses, un château, de la brume et de l'épouvante. Ce décors fait office de cadre glaçant au déroulé des événements. Et il est renforcé par une musique absolument exceptionnelle, d'une qualité surprenante et d'une pertinence indéniable.
En adéquation avec le scénario, les personnages sont essentiellement captivants et mystérieux. Les visages se multiplient à l'écran pour n'être que les matérialisations de psychologies bien différentes que les acteurs tiennent avec un art à la fois puissant et expérimenté.
"La malédiction d'Arkham" est une des plus grandes et talentueuses interprétations de Vincent Price, magnifié par son propre mystère et restant dans la dignité un personnage tout à fait horrible. Il marque un nouveau genre d'horreur : celui dans lequel la strangulation, le coup de revolver ou la morsure vampirique ne sont plus les meurtres idéaux car visuels. Celui dans lequel tous les coups sont permis et pour lequel on n'hésite pas à en appeler à ce qu'on nommera plus tard par le terme "gore".