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Evil dead

 

   Le 15 avril 1983, Sam Raimi dévoile son premier film. Petit budget, opérations de financement, moins d'une heure trente de montage final, "The evil dead" demeure aujourd'hui encore une référence dans le cinéma d'horreur et un monument dans le sous-genre des films de zombies.

 

   Un groupe de jeunes part occuper une cabane abandonnée dans la forêt afin de prendre quelques vacances. A la découverte, dans le sous-sol, d'un livre nommé "Necronomicon" et la prononciation d'une de ses formules, une force maléfique s'empare des personnages et les contamine jusqu'à les posséder.

 

   Ce n'est pas tant l'aspect démoniaque en lui-même qui semble risible mais bien l'improbabilité, trop répandue dans le genre, de l'aventure exaltée dans un lieu délabré avec des personnages tentant toutes les plus courageuses manÅ“uvres afin de devenir des victimes. Si le scénario est toujours une source d'inspiration (il a notamment ouvert la voie à des suites réalisées par Sam Raimi et à un reboot de 2013 aussi intitulé "Evil dead") pour les films du genre, il comporte toutefois une certaine mollesse – voire une mollesse certaine – lors de passages pourtant construits sur une action manifeste.

 

   A ce sujet, les acteurs ne sont en rien dans la relative faiblesse de ces scènes. Avec un Bruce Campbell très expressif à sa tête, la distribution se prête au jeu de l'horrible avec une foi à toute épreuve. Les corps tourmentés envahissent ainsi l'écran dans un fracas de gestes convulsifs qui convaincront assurément l'amateur du genre. Néanmoins, la psychologie des personnages est, au même titre que la partition de musique ou la réflexion inspirée au spectateur, située au degré zéro de la profondeur.

 

  Les plans serrés servent plutôt judicieusement le scénario. Utilisation très habituelle du genre, ils sont accompagnés de plans retournés, de rapprochements soudains et d'augmentation volontairement abusive des bruitages lors de scènes à suspense. On prendra soin de faire entrer la scène de la caméra se prenant une poignée de terre, à la fin de la première heure du film, parmi les passages les plus techniquement intelligents du cinéma d'horreur, au même titre que celle de l'objectif du projecteur se remplissant de sang alors qu'il est braqué sur l'acteur principal.

 

   Atrocement gore, horriblement sanglant, "Evil dead" s'inscrit, malgré ses faiblesses évidentes, dans l'évolution du cinéma d'horreur. On remarquera l'allusion à "La colline à des yeux" (1977) de Wes Craven ainsi que le miroir liquide que John Carpenter reprendra quelques années plus tard dans "Le prince des ténèbres" (1987), preuve que cette première réalisation de Raimi vise à devenir un classique du genre plutôt qu'un simple petit budget investit dans le 7ème Art. Le film se termine ainsi sur une apothéose à écÅ“urer les plus habitués, comme si le réalisateur avait voulu produire la pus grande scène du genre.

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