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Les Gardiens de la Galaxie

 

    C'est à James Gunn qu'est revenue la tâche de réaliser le dixième film du Marvel Cinematic Universe dont la sortie a été programmée au 1er août 2014. Ce long-métrage signe l'arrivée d'une myriade de nouveaux personnages au centre de la problématique dense des pierres d'Infinité qui concentrent tout l'univers cinématographique des studios Marvel.

 

    Une course se met en place pour le contrôle d'un objet très convoité : l'Orbe. Le Titan Thanos utilise alors le fanatique Ronan afin de le récupérer tandis que Quill monte une bande de mercenaires dont la mission est d'éviter que l'Orbe ne tombe en de mauvaises mains.

 

     Le premier élément scénaristique à relever est la quantité d'informations que le spectateur doit intégrer. C'est un univers entièrement nouveau qui s'ouvre avec ce film, d'autant plus qu'il en aborde un certain nombre d'aspect : diplomatie, système politique, lois, puissances, vaisseaux, armes, populations, pouvoirs, objets etc... L'histoire de ce film aurait mérité une première phase d'explication, voire un film complet en amont afin de faire découvrir l'univers au spectateur. Si Marvel décide parfois de glisser un petit récapitulatif en début de film afin de donner les clefs pour comprendre les préludes du scénario (exemple dans "Thor : Le Monde des ténèbres" (2013)), on a du mal à comprendre comment on peut se retrouver catapulté dans cette étrangère Galaxie sans le moindre temps d'adaptation.

 

    En ce qui concerne les personnages, Quill et Rocket s'affirment comme les plus emblématiques au sein de la diversité des protagonistes que présente ce film. Le premier, interprété par Chris Pratt, est une empreinte de décalage comme le second, doublé par Bradley Cooper, est inspiré par un travail fantaisiste et dynamique. Ainsi, certains personnages, à l'instar de Drax ou Gamora, élargissent la palette caractérielle et visuelle des différents protagonistes sans pour autant être intéressants. On notera cependant la présence au casting de grands acteurs comme Glenn Close ou Benicio del Toro pour des personnages très originaux et enrichissant de l'univers Marvel même si leur importance est strictement négligeable. De plus, la diversité citée auparavant sert avec pertinence les dialogues proposés par le scénario.

 

    La partie musicale est un aspect réputé de ce film en plein cÅ“ur de l'univers Marvel comme l'empreinte artistique des années 1970, tout comme le rock absorbait les aventures d'Iron Man dans la première phase du MCU. Cette particularité se scelle dès la scène introductive, extrêmement atypique pour un film de ce genre et plutôt réussie par le choc qu'elle provoque avec le reste du long-métrage. On aurait tendance à penser que non seulement les titres repris par la production afin de composer la bande-son du film sont bien choisis, mais aussi que les partitions composées pour le film sont mesurées et agréables, à l'image de celle accompagnant la séquence de l'évasion.

 

     Les dialogues, articulés autour d'un décalage systématique entre ce que le spectateur s'attend à entendre et ce que le script lui présente, recouvrent le scénario d'une densité très agréable et dynamique. L'humour et l'absurde imbibent le film avec une saveur toute particulière et bien mieux gérée que les gags lassants et attendus de certains autres films des studios Marvel.

 

     Ce décalage est, sur un autre plan, particulièrement réussi. On évoquera ici l'importance, pour ce film, de la photographie. Dès le début du long-métrage, on remarque que les tonalités des couleurs, souvent rehaussées, décrivent une ambiance tout à fait unique dans l'univers Marvel tel qu'il était organisé jusqu'à maintenant, de sorte que cette nouvelle galaxie mécanique et fourmillante prenne une apparence véritablement étrange et se distingue à la fois de l'univers classique des hommes, ainsi que de l'univers coloré mais magique et propre de Thor.

 

     La scène introductive est très emblématique de la deuxième phase du Marvel Cinematic Universe. En guise de métaphore, on pourrait considérer que le petit Quill symbolise les super-héros (mis en lumière par les studios de production depuis 2008) qui refusent d'accepter la main tendue que la fatalité leur envoie en signal d'alerte, mais se retrouvent finalement toujours dans des événements dramatiques dont ils sont souvent la cause et dans une culpabilité profonde.

 

    Avec cette production, Marvel étend sa dimension stylistique visuelle et aussi sa diversité d'inspiration cinématographique. L'humour, les décors et couleurs assumées, les personnages délirants, l'alternance de légèreté et de drame, et l'histoire dense contribuent à l'émerveillement tel qu'il pouvait se manifester dans les premiers opus du MCU, même si la multiplicité des informations transmises au spectateur brouille parfois sa compréhension.

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