le petit prince
Mark Osborne a choisi de relever le défi et d'en présenter le résultat dans les salles françaises dès le 29 juillet. L'adaptation d'un chef d'oeuvre tel que ce roman d'Antoine de Saint-Exupéry est pour le moins une tâche difficile si tant est qu'elle soit réalisable. Pourtant Mark Osborne réalise l'exploit d'en faire un long-métrage qui est à la fois sien et fidèle à l'ouvrage de référence.
Dans ce film, une petite fille dont la vie bien rangée est rythmée par un emploi du temps strict et inflexible rencontre un vieil aviateur qui va lui faire part d'une histoire. Celle-ci aura ainsi des répercussions imprévisibles sur la vie de la fillette et de tous les personnages.
L'image semble, à propos de sa texture, travaillée avec intérêt en ce que le scénario du film est présenté sous la forme d'un film d'animation modelé à l'ordinateur mais que cette histoire est entrecoupée de passages modélisant les aventures du Petit Prince sous le visuel d'images en papier coloré. Les différents chapitres et personnages de l'univers de référence ne se mêlent donc pas complètement à l'histoire moderne du scénario mais s'intègrent parfaitement en ce qu'elles matérialisent le fond de l'évolution des protagonistes. L'oeuvre de Saint-Exupéry n'est pas le scénario total mais le déclencheur de la suite d'événements.
Autre exploit de la part de Mark Osborne : fidèle au livre de référence, le film n'est pas seulement destiné aux enfants. Il s'adresse à tous les publics et manie admirablement les sentiments afin que chaque génération puisse trouver une part de leçon de vie s'appliquant à ses préoccupations. De plus, le film, s'il est réjouissant sur le point de vue intellectuel, est particulièrement mélancolique. La musique accompagne doucement ce long-métrage fort en émotions et en prises de conscience.
Chaque détail est précisément ciselé, jusqu'au générique final qui défile dans le sens contraire comme pour remonter le temps et revenir à l'enfance, la corpulence des personnages qui se classe par catégories (élancée pour les esprits innocents, médium pour les esprits indécis, trapue pour les esprits étroits) ou les couleurs des décors en fonction de l'état d'esprit des protagonistes.
"Le Petit Prince" de Mark Osborne est une pure réussite. Forte et souple. Puissante et câline. Un succès d'adaptation, voire de création, qui manie habilement l'héritage de Saint-Exupéry pour en faire un film indépendant de l'ouvrage mais d'une beauté renversante. Un film à mettre en les mains de toutes les générations.
