Invasion Los Angeles
Un an après le deuxième film de sa "trilogie de l'Apocalypse", John Carpenter sort en 1988 un long-métrage sous le titre de "They live" en version originale, un film de science-fiction dans lequel les détenteurs du pouvoir et de l'argent, partout sur la Terre, ne sont en fait que des extraterrestres dissimulés sous une apparence humaine afin de contrôler l'humanité. John Nada, grâce à une étrange paire de lunettes de soleil, peut voir la véritable apparence de chacun.
Le film contient quelques scènes dont l'enregistrement n'a pas dû être aisé. En premier lieu, le passage de l'assaut policier mis en valeur par une caméra en mouvement utilisée au niveau du sol. Ensuite le long passage de lutte entre les personnages joués par Roddy Piper et Keith David, tirant avantage de la multiplication des plans. On peut aussi évoquer une scène de fusillade organisée avec un savoir-faire appréciable.
Côté casting, on ne peut pas voir dans ce film la plus grande finesse d'interprétation. Le rôle principal est tenu par un catcheur de formation. Le héros qu'il campe est donc la puissance musclée d'un scénario qui semble, à côté de lui, bien profond. Le drame est néanmoins davantage crédible grâce à la présence à l'écran de Keith David, habitué du cinéma.
Même si John Carpenter n'est pas un habitué des long-métrages où les héros mitraillent tous azimuts, on remarque qu'il applique à ce film les codes de ses œuvres précédentes. Les scènes de quartiers urbains défavorisés ont des airs de "New-York 1997" (1981) et la rudesse de la photographie semble directement inspirée par "Christine" (1983).
La partition signée par Carpenter lui-même, comme de coutume, est d'une juste qualité. A la fois rythmée et énigmatique, elle offre un soutien de poids au scénario et à ses tendances conspirationnistes.
Alors qu'on laissera au spectateur la liberté d'interpréter ou non la signification du scénario, on remarquera toutefois que celui-ci semble extrêmement bâclé au moment de son final. Sinon, le film s'inscrit parfaitement dans le cinéma des années 1980 et plus particulièrement dans l'univers si complexe et fascinant de John Carpenter, talentueux réalisateur-scénariste-compositeur.