La rage au ventre
Antoine Fuqua dévoile ce long-métrage le 24 juillet 2015 aux Etats-Unis. Deux jours auparavant, le film arrive dans les salles françaises pour nous présenter un Jake Gyllenhaal changé en champion de boxe dont la vie s'effondre suite à un drame familial. Il s'agira de le suivre durant deux heures afin de tester son aptitude à remonter la pente.
L'émotion est absolument saisissante dans cette histoire traitant du travail sur soi et de la relation entre l'acte et la pensée. Par moments, elle étrangle complètement le spectateur qui ne peut que se laisser emporter par le jeu exceptionnel de l'acteur principal, lui-même accompagné par la très jeune mais non moins exceptionnelle Oona Laurence. Leur duo dramatique est un véritable moteur pour cette pièce de sensibilité qu'est "La rage au ventre" et lui bénéficie en ce qu'il donne véritablement de l'intérêt à des personnages somme toute assez creux et sans passif.
Lourd bémol du film, la musique. A peine cinq notes de piano lors de scènes censées susciter la compassion. Quelquefois, des chansons très bien choisies sont ajoutées à la bande son. Le reste du temps, la musique brille par son absence absolue. Aucun commentaire possible sur l'orchestration, ce qui est fort décevant dans la mesure où les scènes et les dialogues constituent un terreau à une potentielle apothéose cinématographique que pourrait consacrer la musique.
D'un point de vue artistique, l'immense point fort est l'esthétisme du film. La pellicule est parsemée de flous savamment manipulés, de multiplications des plans, de ralentis judicieusement choisis, de variations de tons selon l'émotion visée, d'assimilations de la caméra à l’œil des personnages et d'habiles jeux d'ombres et de lumières.
"La rage au ventre" est un long métrage intéressant qui ne manquera pas de susciter l'empathie.