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Le territoire des morts

 

   En 2005, le mythique metteur en scène George Andrew Romero réalisait le 4ème film de sa "saga des zombies" commencée en 1968. Dans un scénario post-apocalyptique, le long-métrage relate l'histoire de Riley Denbo, un héros évoluant entre le monde des morts et le monde corrompu qui règne sur une ville de survivants.

 

    Simon Baker est l'interprète principal de ce film dont la pauvreté évidente des dialogues ne permet pas la plus talentueuse mise en forme scénaristique. Les échanges baignent entre phrases basiques et réflexions pseudo-philosophiques à peine suffisantes pour avoir le moindre sens. Quant au jeu des acteurs, s'il est dépourvu du moindre sursaut d'ingéniosité, il comporte toutefois des éléments intéressants comme la prestation de l'impétueux John Leguizamo ou celle du charismatique Dennis Hopper.

 

    D'un gore épouvantable – et parfois insoutenable – la direction de la photographie a souhaité marquer un certain classicisme dans le domaine du film de zombies : de nombreuses scènes se déroulant durant la nuit, un éclairage sombre et terni même pour les scènes tournées en extérieur et en pleine journée, et un rouge demeurant la seule dominante vive.

 

    Ce film s'inscrit, en même temps, dans une partie spéciale du cinéma d'horreur puisque la qualification de film de zombies ne suffit pas à le définir correctement dans la mesure où il possède une bonne dose de cynisme et d'humour cruel. "Le territoire des morts" a la grande qualité de ne pas se prendre totalement au sérieux, ce qui rassurera le spectateur surtout lorsqu'il s'apercevra du peu de consistance des personnages et de la prévisibilité de leur psychologie, à même d'être entièrement détricotée durant les premières secondes du films.

 

    Si la supposée réflexion autour de la richesse et du privilège se fait omniprésente, elle n'en est pas pour autant pertinente. Sa banale grossièreté relève d'un manque décomplexé de travail scénaristique. De plus, le spectateur pourra apprécier les libertés prises par Romero sur l'attribution d'une réelle dimension psychologique aux zombies, ce qui ne manquera pas, dans tous les cas, de bouleverser le mythe du mort-vivant tel qu'il a été conçu.

 

    Ce long-métrage plutôt efficace mais souvent peu crédible est une étape importante dans le cheminement des réalisations de George Andrew Romero et assurera toutefois un spectacle à la fois burlesque et dramatique à toute personne prenant le risque de s'aventurer dans ses affabulations.

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