The Truman show
La télévision développe de nouveaux programmes lorsque, le 5 juin 1998, Peter Weir dévoile son dernier long-métrage en date : "The Truman show". Dans ce film, il est question de Truman Burbank, un trentenaire plongé depuis son enfance sans le savoir dans une immense télé-réalité. Toutes ses connaissances sont des figurants, les moindres recoins de sa ville factice sont truffés de caméras, sa peur de l'eau l'empêche de franchir les limites de l'île sur laquelle est construite la petite cité, un immense globe enferme son univers a quelques pas seulement du célèbre panneau de Hollywood. et il est innocemment connu dans le monde entier grâce à la victime télévisuelle qu'il est. Ses doutes naîtront le jour où un projecteur va tomber du ciel.
Le tour de génie que réalise ce film est de faire croire aussi bien à Truman que sa vie n'est rien d'autre que la réalité, qu'au spectateur qu'il assiste en tant que tel à une véritable télé-réalité. Le choix artistique est d'adopter des caméras faisant croire au spectateur qu'elles sont disposées derrière des objets, des miroirs, sur des objets ou des personnages. Les coins de l'image sont ainsi souvent rongés comme s'il s'agissait d'un objectif ou d'une caméra.
A la tête de la distribution, on retrouve un Jim Carrey époustouflant. Énergique mais aussi vrai et sensible. Son talent dans la représentation de ce que l'on pourrait qualifier de merveilleuse routine s'attache admirablement à un scénario et un personnage taillés pour lui. De l'autre côté du globe, Ed Harris joue le créateur du programme, un homme imbu de lui-même et jouant sans cesse à Dieu. Est à noter l'interprétation de Laura Linney dont les finesses de jeu permettent à la réalisation de représenter fabuleusement bien ce qu'est le placement de produit à la télévision.
Au sujet du scénario, on peut au moins dire que chaque détail a été splendidement imaginé. La construction de ce long-métrage repose sur une transcription cinématographique impeccable de l'essence de la télé-réalité : une utilisation addictive et éphémère de la télévision à la solde de grandes marques et de faiseurs de profits.
Néanmoins, la situation de virtualité que présente Peter Weir pourrait s'appliquer à d'autres cas dans lesquels un individu peut se retrouver isolé et observé, comme la vie plus généralement, les médias, la sécurité ou la politique.
"The Truman show" est définitivement une merveille à mettre entre toutes les mains.