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American psycho

 

   Dans ce film de Mary Harron, sorti le 14 avril 2000, Patrick Bateman est un trentenaire riche et plein d'avenir. Derrière ses atouts se cache un psychopathe impitoyable et possédé par des troubles obsessionnels profonds.

 

   La psychologie du personnage principal est exaltante. Patrick Bateman se retrouve ainsi en permanence déstabilisé par des détails qui sembleraient à chacun imperceptibles. Son humeur, changeante, et son attitude, bipolaire, font basculer sa personnalité tour à tour dans le génie intellectuel et l'hystérie psychopathologique. Dans l'appartement ultra-moderne et immaculé, sa séance de musculation quotidienne, véritable purification pour le personnage, se déroule avec les images de "Massacre à la tronçonneuse" (1974) ou des vidéos pornographiques en fond.

 

   Le film s'amuse à jouer avec les clivages. La douceur et la violence se succèdent sans cesse en entremêlant le raffinement et la brutalité. Lorsque Bateman invite deux jeunes femmes chez lui, l'une porte des sous-vêtements blancs, l'autre des sous-vêtements noirs. Lorsqu'il développe une analyse artistique, elle est suivie par une séquence violente, vulgaire ou sexuelle. Lorsqu'il se tait, c'est souvent pour insulter son interlocuteur en off. Lorsqu'il prête attention aux détails les plus dérisoires, c'est pour cacher d'innombrables troubles obsessionnels compulsifs.

 

   Andrzej Sekula, chargé de la direction de la photographie, réalise un travail exceptionnel. La paix et le repos qui se dégagent des décors lumineux entrent en conflit avec l'ambiance étouffante de ce thriller horrifiant. Seul le rouge-sang tranche avec le calme apparent de l'éclairage, notamment dans le générique initial et la scène introductive où, par le biais de la cuisine, l'équipe de réalisation focalise l'esprit du spectateur sur la couleur de l'hémoglobine.

 

   Avec un Christian Bale à la hauteur de son rôle magistral, Mary Harron réalise un tour de force en adaptant ce scénario complexe où la voix off se confond avec l'expression orale, où la réalité se mélange avec le fantasme et où les faits côtoient les affabulations, de sorte que ce film consacre un véritable travail cinématographique sur tous les aspects possiblement exploitables sur le grand écran.

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