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cannibal holocaust

 

   Qui aurait pu croire, en 1980, que l'avènement du found footage pût sortir de la Grande Botte ? C'est en effet au réalisateur italien Ruggero Deodato que le 7ème Art doit cette pièce décisive dans l'histoire du film d'horreur. Comme l'expression le signifie explicitement, le found footage désigne une technique cinématographique consistant à faire croire que les images tournées sont une sorte de documentaire tourné par des personnages réels et retrouvés par l'équipe de réalisation.

 

   Dans ce film, un groupe de journaliste part en expédition dans "l'enfer vert" afin de tourner un documentaire sur une tribu primitive ayant recours à des méthodes sauvages et au cannibalisme.

 

   "Cannibal holocaust" est d'abord un film cynique. Plusieurs fois durant le long-métrage, la musique, composée par Riz Ortolani, emprunte le chemin de mélodies romantiques comme pour fabriquer une ambiance absolument trompeuse. Le reste du temps, c'est à dire lors des scènes présentant des boucheries indigènes, la partition est agrémentée de son métalliques et synthétiques en opposition avec l'aspect naturel très primitif des extraits concernés.

 

   "Cannibal holocaust" est aussi une réflexion sur les concepts de civilisation et de sauvagerie. Les violences s'enchaînent pendant une heure trente mais s'alternent entre les deux clans : celui des européens et celui des indigènes. En alignant les meurtres, les viols, les massacres, les excisions, le cannibalisme et les tortures, le réalisateur choisit de renvoyer dos à dos deux formes d'horreur : celle de la violence bestiale naturelle et celle de la violence sadique culturelle.

 

   En plus d'être un film intéressant, "Cannibal holocaust" est une véritable et rude réflexion sur le degré de violence attribué à chaque acte et sa détermination arbitraire selon la civilisation jugeant de son stade de gravité. Ce long-métrage met à nu une humanité à moitié tordue et à moitié sauvage afin de mieux relativiser la violence. Tout ceci étant par ailleurs rehaussé par un style de capture qui ferait ensuite le jeu de franchises comme "Paranormal activity" ou "[REC]", ainsi que celui de films comme "Apollo 18" (2011) ou "C'est arrivé près de chez vous" (1992).

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