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Star Wars II - L'attaque des clones

 

Le 16 mai 2002 voit l'épisode II de la saga "Star Wars" sortir sur les écrans sous la direction de George Lucas. Ce film est le centre de la prélogie et le cinquième long-métrage à rejoindre l'univers de "Star Wars".

 

   "L'attaque des clones" signe le grand retour de la recherche du père qui était si présente dans "Un nouvel espoir" (1977). D'abord, Anakin déclare à son maître Jedi Obi-Wan qu'il le considère comme un père. Ensuite on le voit trouver en Palpatine la figure d'un soutien intime. Enfin il rencontre Cliegg Lars, personnage jusqu'alors inconnu qui est devenu le mari de Shmi Skywalker entre l'épisode I et l'épisode II.

 

   Néanmoins, la figure féminine prend une place toute particulière. Depuis la réalisation du premier film en 1977, la femme possède une place de choix. D'abord Leia était la princesse centrale et le moteur de l'intrigue initiale. Padmé lui a succédé dans "La menace fantôme" (1999) afin de la remplacer pour les besoins d'une prélogie en manque de rôles féminins. En sus de cela, la mère d'Anakin, si sa présence dans le film de 1999 ne s'affirme pas dans toute sa dimension, prend toute son importance avec "L'attaque des clones". Elle s'avère être la bascule d'Anakin, sa recherche de pilier désappointée par le destin, précipitant sa chute par le chagrin et la rancoeur.

 

   Parmi les acteurs de cet épisode II, est à saluer la prestation exceptionnellement singulière de Christopher Lee dans le rôle du comte Dooku. Son charisme inégalable ajoute, grâce au gentleman authentique qu'il est, une touche d'élégance unique au personnage.

 

   L'inspiration puisée dans le péplum est de nouveau mise à l'honneur dans cet opus, comme elle l'avait été dans "La menace fantôme" (1999), avec une forme davantage assumée. La preuve réside précisément dans l'attaque des clones et la bataille entre l'armée des séparatistes et les Jedis dans l'arène de Geonosis. La séquence débute avec des jeux supposés mettre à mort trois personnages dans le cadre d'un divertissement. Les maîtres du jeu, c'est à dire Dooku et les séparatistes, ont le droit de vie et de mort sur les victimes du spectacle. Ensuite, une armée de libération leur permet de s'échapper, tels des semblants de Spartacus, en affrontant des adversaires nombreux parfois au corps à corps dans des combats où le sabre laser fait figure de glaive.

 

   L'aspect western qui motivait certains choix de la première trilogie connaît encore une fois une éclipse monumentale. Le seul passage rappelant cette source cinématographique est la recherche de Shmi par Anakin et sa quête désertique.

 

   Scénaristiquement, "L'attaque des clones" est une continuité davantage qu'une originalité. La ligne profondément politisée de « La menace fantôme Â» s'étend et se prolonge ainsi avec cet opus. Oublié, le combat manichéiste, mystique et religieux. Abandonnée, la dualité esthétique des trois premiers films.

 

   Toujours dans l'ère du temps, l'évolution de la saga respecte l'histoire. Alors que la trilogie à cheval sur les décennies 1970 et 1980 exposait une opposition entre deux camps, à l'image de la guerre froide, cette prélogie aborde des thèmes relatifs aux organisations dispersées, à la démocratie et au terrorisme.

 

   La tradition des découvertes est néanmoins respectée dans ce long-métrage avec l'apparition de Kamino, Jango Fett, Sifo-Dyas, Géonosis et Dooku. Tous ces nouveaux éléments ont un point en commun : la mise en place d'une stratégie dont on devine progressivement les objectifs, les motivations et les inspirateurs.

 

   Si les effets spéciaux en images de synthèse paraissaient revêtir une grande qualité lors de la sortie du film, ils semblent désormais complètement dépassés, voire très souvent à la limite du risible. Seuls les passages mettant en scène des batailles tirent leur épingle du jeu grâce à la beauté multicolores des lames et des tirs, bénéficiant largement d'une technologie n'existant pas en 1977.

 

   En définitive, "L'attaque des clones" est, à l'image de "L'Empire contre-attaque" (1980), une phase d'exploration et de préparation, une anti-chambre du final de sa trilogie. En revanche, la politique omniprésente transforme la motivation belliqueuse en motivation stratégique et prolonge avec justesse le premier opus de la prélogie.

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