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Battle royale

 

   C'est sous la direction de Kinji Fukasaku qu'est adapté le roman "Battle royale", publié un an plus tôt. Le film sort le 16 décembre 2000 dans les salles japonaises et durant l'année suivante dans la plupart des autres pays.

 

   Dans un Japon en proie à la détresse sociale, la jeunesse se lance dans une rébellion généralisée en refusant l'autorité. Le gouvernement adopte alors une loi, la loi "Battle royale". Ce nom est celui d'un jeu dans lequel, chaque année, une classe est désignée, les élèves envoyés sur une île déserte avec des vivres et des armes. Le but est simple : un seul d'entre eux peut survivre.

 

  La véritable habileté scénaristique réside dans une immersion totale du spectateur. Ainsi, lors de chaque décès, l'écran indique le nombre de survivants restant et les numéros des sujets décédés. Observant le film dans l'expectative, le spectateur aura ainsi l'impression d'être coupable et de faire partie de l'organisation du programme.

 

   La bande originale, très agréable et talentueuse, est composée par Masamichi Amano mais est magnifiée par des extraits de classiques de la musique. L'ouverture du film, aussi visuellement qu'auditivement lyrique, se déroule sur le magistral et indépassable "Dies Irae" de Giuseppe Verdi. Ses tambours exaltés se mêlent au fracas des vagues afin de faire de cette scène explosive une annonce des événements à venir. Viennent ensuite ponctuer le long-métrage la "Marche de Radetzky" de Johann Strauss ou le "Beau Danube bleu" composé par son fils dans une inspiration symphonique majestueuse.

 

   Le point faible du film est très certainement ce qui fait aussi son intérêt : le scénario. Puissant et net, il paraît extrêmement répétitif et constitue une marche en avant vers une fin très attendue, parsemée de simulacres d'obstacles à peine intrigants. Le sur-jeu, particularité exaltante du cinéma japonais, passe alors pour sensiblement agaçante et exagérée.

 

   Le film est une bonne Å“uvre sur le scénario mettant en évidence l'utilisation politique de la jeunesse sans pour autant étoffer convenablement le programme "Battle royale". La beauté poétique des image, charme du cinéma du Levant, vient sauver par l'esthétisme un confort scénaristique parfois évident.

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