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L'Incroyable Hulk

 

     Voilà que 42 jours se sont écoulés depuis la sortie de "Iron Man", premier film du Marvel Cinematic Universe (MCU). Ce début fracassant est encore en salle lorsque Marvel dévoile, le 13 juin 2008, le deuxième opus de sa première phase, "The Incredible Hulk", basé une nouvelle fois sur les célèbres comics de la maison.

 

    Dans ce film, il est question de Bruce Banner, un scientifique qui se cache au Brésil. Suite à une expérience ratée, une exposition aux rayons gamma a fait de lui un homme se transformant en géant vert et invincible lorsque son pouls augmente plus que de raison. Un problème se pose alors : l'armée américaine souhaite s'emparer de ses cellules afin de les dupliquer et de générer des sur-hommes.

 

    42 jours se sont écoulés depuis que les spectateurs ont vu un homme doté d'un pouvoir poursuivi par des forces armées afin de se voir détourner son potentiel pour de belliqueuses raisons. De même, 42 jours seulement se sont écoulés depuis que les spectateurs ont vu un affrontement final se solder par un combat titanesque mettant en balance deux forces invincibles dont le vainqueur est le moins probable des deux. Même schéma scénaristique, même élément perturbateur, mêmes affrontements durant le film, même commencement spectaculaire, et enfin même fin grotesque.

 

     Une fois encore, le personnage principal et son dangereux adversaire sont les deux seuls à tirer leur épingle du jeu, cette fois grâce aux interprétations d'Edward Norton et de Tim Roth. Le premier en parvenant à transmettre au spectateur son besoin constant de contrôle sur lui-même, le second en campant efficacement la recherche de pouvoir et d'invincibilité. A leurs côtés, les personnages secondaires parviennent à s'imposer avec un peu plus de conviction que ceux de "Iron Man". Sans trop évoquer le jeu toujours égal de Liv Tyler dont le seul intérêt est de pouvoir compter sur son physique et ses relations, on notera le personnage caricatural mais pertinent joué par William Hurt.

 

     L'astuce visuelle du film, sans laquelle il n'est aucune subtilité dans la photographie, consiste à suggérer l'ire du fameux Hulk par des rappels systématiques de la couleur verte. A titre d'exemples, le vert des bouteilles fabriquées par l'usine dans laquelle travaille Banner et dont l'une récolte une goutte de son sang, le vert de ses yeux avant sa transformation, le vert du terrain sur lequel il affronte sa première division de l'armée, le vert du laser lui ayant donné son pouvoir etc... Cette présence constante est un facteur marquant de la pression entourant systématiquement le personnage de Bruce Banner.

 

    Au sujet de la partition, on peut enfin se vanter de découvrir dans le MCU une musique un temps soit peu subtile avec la création d'un thème dédié aux phases calmes de Banner et un autre supposé accompagner les phases de transformation en Hulk. Ce travail signé Craig Armstrong permet de souligner une ambiance pesante, mettant le spectateur au centre de la psyché de Bruce Banner.

 

    En terme de réalisation, on peut saluer les efforts opérés par Louis Leterrier pour "L'Incroyable Hulk", avec notamment l'utilisation de discrets travellings compensés lors de plusieurs scènes ou les preuves de dynamisme profond dont témoignent certains passages dont celui de l'affrontement dans la plaine qui n'admet, à aucun moment, une caméra fixe.

 

     En définitive, le film est loin d'être mauvais et reprend à son avantage des éléments du premier long-métrage produit par les studios Marvel en corrigeant certains détails comme la partition ou l'utilisation des seconds rôles. Néanmoins, le calque scénaristique est d'ores et déjà trop présent et le gigantisme refait surface comme le triste serpent des films du genre.

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