Harry Potter et les reliques de la Mort - partie 1
Trop dense pour être adapté en un seul film, le septième tome des aventures de Harry Potter a donné naissance à deux films. Le premier, dont il est présentement question, sorti le 19 novembre 2010, ainsi que sa seconde partie dévoilée au public le 15 juillet 2011. Dans cette première partie, Harry, Ron et Hermione se lancent dans la chasse aux Horcrux afin de détruire les morceaux de l'âme de Voldemort qu'ils contiennent. Pendant ce temps, les mangemorts accomplissent leur œuvre de destruction en commençant par renverser le Ministère de la Magie et lancer une chasse aux sorciers n'ayant pas un sang pur.
Décidément, l'habileté scénaristique a la vie dure depuis l'arrivée de David Yates à la réalisation. Ce long-métrage étant le troisième qu'il dirige, on se rend compte assez rapidement que tous ses films de la saga ont effacé toutes les découvertes que le spectateur pouvait faire durant les quatre premiers longs-métrages de la franchise, respectivement dirigés par Chris Columbus, Alfonso Cuaron et Mike Newell. Les sorts demeurent les mêmes, les lieux se répètent et se ressemblent, les paysages n'ont aucune singularité, ni les animaux, ni les psychologies des personnages. A vrai dire, le scénario est un point véritablement décevant de la signature Yates au sein de la franchise. On précisera d'ailleurs que ce réalisateur n'a pas dirigé d'autre film que ceux conduits par lui pour l'univers de J. K. Rowling.
Dès le début du long-métrage, centré sur les yeux d'un acteur rejoignant la saga afin d'interpréter le nouveau Ministre de la Magie, on comprend l'obscurité qui règne sur les deux derniers films. D'abord, le fait de commencer de manière solennelle "Harry Potter and the Deathly Hallows : part 1", sur un plan serré et avec un acteur aussi talentueusement charismatique que Bill Nighy, on comprend aisément la menace qui pèse sur l'univers Harry Potter.
Le regret évident que l'on peut éprouver face à ce septième opus est l'absence systématique de musique. Les grandes partitions de John Williams ont été remplacés par des thèmes lents et longs, presque dans un style contemplatif. Les silences souvent ennuyeux succèdent ainsi à l'immense travail accompli par le célèbre compositeur, ce qui ne contribue pas au rythme de l'action.
L'ambiance du long-métrage est perdue à mi-chemin entre la guerre sainte et moyenâgeuse du "Seigneur des Anneaux" et la dualité photographique d'un "Star Wars". Ainsi cet épisode jouit d'une direction visuelle identique aux deux opus précédents, ce qui n'en fait pas un film à part entière comme on pouvait le remarquer au début de la franchise.
Seule consolation, les scènes de destructions que la réalisateur sème afin de donner au spectateur envie de voir l'opus final. Même si cela relève d'une technique de communication à peine dissimulée, on est bien forcé de se rattraper à quelque chose.
En définitive, ce film est une véritable déception, ce qui devient coutume avec les réalisations de David Yates. Avec peu de personnalité et peu de créativité, il parvient à durer près d'une heure trente, ce qui n'est pas un mince exploit.