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Seul sur Mars

 

   Un an après le naufrage qualitatif son "Exodus", Ridley Scott revient en 2015 avec ce film de science-fiction mettant en scène l'histoire d'un astronaute laissé pour mort sur Mars et devant survivre jusqu'à l'arrivée d'une navette de ravitaillement.

 

   Matt Damon est l'acteur principal de ce long-métrage dans lequel il apparaît toujours isolé et solitaire. Son jeu, fin, sans exagération mais délicat et pertinent, possède une dose de fantaisie avec des scènes se déroulant sur fond de disco ou sous la forme de calembours scientifiques. Son omniprésence scénaristique appelle nécessairement un travail continu mais sans cesse original.

 

   Sur la suite de la distribution, on retrouve la très charismatique Jessica Chastain, méconnaissable par rapport à son rôle dans "Crimson Peak" de Guillermo del Toro, à l'affiche en même temps que "Seul sur Mars". A ses côté, on rencontre le préoccupé Sebastian Stan et Kate Mara qui, de toute évidence, ne dégage guère plus de subtilité que dans "Les 4 Fantastiques" (2015).

 

   Au milieu d'un scénario intéressant, la musique composée par Harry Gregson-Williams semble bien fade, quoique profondément sensible, à côté de la panoplie disco des chansons utilisées pour la bande son. De Donna Summer à ABBA en passant par Aretha Franklin, les morceaux s'enchaînent là où le spectateur se peut s'attendre à les rencontrer, pour le plus grand bonheur des amateurs du genre.

Venons-en désormais à l'esthétisme du film. S'il existe une perfection cinématographique du visuel, "Seul sur Mars" fait son entrée dans la liste des longs-métrages s'en rapprochant au maximum. Des plans lents et symétriques sur les vaisseaux en orbites ou sur les courbes des planètes rappelant ceux de Stanley Kubrick dans son gigantesque et transcendantal "2001 – l'odyssée de l'espace" (1968), aux angoisses subjectives des personnages prisonniers de l'espace pareilles à celles de "Gravity" (2013) d'Alfonso Cuaron, toute la tension du film est retranscrite dans un visuel puissant, chaleureux par ses couleurs mais hostile par son mystère. Si le scénario isole un personnage sur une planète entière pour replacer ce qu'est l'homme au milieu de l'univers, l'esthétisme appuie ce choix en ajoutant dans un coin des déserts rouges de Mars le matériel blanc de la NASA.

 

   La précision de l'image est d'une indéniable excellence. Le spectateur ira d'émerveillements en émerveillements visuels à travers les jeux de reflets, les rotations de la caméra ou les alternances de couleurs. La contemplation est ainsi servie avec un art et une touche si travaillés qu'il est impensable de pouvoir revenir sur le sujet en d'autres propos que ceux des discours les plus élogieux.

 

   "Seul sur Mars" est un bijou aussi scientifique qu'artistique devant lequel le spectateur se laissera aisément emporter.

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