Captain AMerica : Le Soldat de l'Hiver
En guise de neuvième long-métrage produit pares studios Marvel, la chronologie nous présente le deuxième opus des aventures de Steve Rodgers avec "Captain America : The Winter Soldier", sorti le 4 avril 2014 sous la direction des frères Russo. La première réalisation, plutôt réussie pour un film du genre, avait été confiée en 2011 à l'expérimenté Joe Johnston.
Nick Fury est assassiné, le SHIELD lance une opération militaire capable de mettre n'importe quel être humain sous son contrôle et Captain America se fait traquer par les services qu'il est supposé servir. Ses découvertes vont très rapidement l'amener à découvrir la véritable identité des responsables du SHIELD ainsi que leurs origines et leurs intentions douteuses.
La réalisation de ce nouvel opus fait beaucoup de bien aux œuvres des studios Marvel. Le maniement de la caméra utilise des procédés habiles qui mettent en relief, différemment, les mouvements de différentes scènes. Par exemple, le passage, durant lequel Steve Rodgers fouille son appartement à la recherche d'un éventuel cambrioleur avant d'y trouver Nick Fury, est capturé avec une caméra simili-subjective qui donne au spectateur l'impression d'être immergé dans la situation et de courir le même danger que Captain America. De la même manière, les scènes d'action sont filmées à l'épaule afin d'immerger le spectateur dans la violence des affrontements. Enfin, les scènes de dialogues utilisent des images fixes et claires.
La désillusion est maîtresse de cet opus comme lors des différents films de la deuxième phase de leur programmation. Une fois encore, la perversion est au cœur du scénario avec un impact foudroyant du film "The Avengers" (2012) comme un élément de prise de conscience. Le SHIELD, l'armement, la technologie, Barnes : chaque élément du premier film est repris et retourné contre l'optimisme qui se dégageait de la première phase.
L'effondrement de l'univers du Captain est similaire à ceux de Thor et de Tony Stark : un aspect beaucoup plus sombre allant dans le déroulement des cycles politiques tels qu'ils sont décrits depuis l'Antiquité. On pourrait comparer la phase Marvel d'émerveillement à la Renaissance et à son Humanisme intellectuel lors du XVIème siècle européen. L'épisode final des Avengers serait alors une Saint-Barthélémy déguisée par l'héroïsme et la deuxième phase du MCU une sorte de guerre de religion s'ensuivant comme un désenchantement.
Concernant les personnages, on remarque que la perte de repères est symbolisée par l'absence d'un vilain emblématique. En effet, même si Robert Redford fait une entrée remarquables dans l'univers Marvel, on peine malgré tout à retrouver un acteur de l'envergure de Hugo Weaving, lequel interprétait brillamment Crâne Rouge dans "Captain America : First Avenger" (2011). Chris Evans, toujours pertinent dans le rôle du célèbre Steve Rodgers, interprète le personnage avec un sens des détails qui confine à la prédestination, tout comme Henry Cavill sous le costume de Superman.
Avec une photographie sombre et une remise en question intéressante, le prolongement de l'univers Captain America se transforme dans cet opus en un long-métrage plutôt bien filmé qui prolonge la deuxième phase du Marvel Cinematic Universe avec une certaine recherche technique.